Accueil Évènement “Les représentations, mythes et stéréotypes autour des Amazighs”, en débat à Khenchela

“Les représentations, mythes et stéréotypes autour des Amazighs”, en débat à Khenchela

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C’est la Maison de la culture de la ville de Khenchela à l’est du pays qui abrite, depuis hier, un colloque de deux jours, qu’organise le Haut commissariat à l’Amazighité sous le thème “les représentations, mythes et stéréotypes autour des Amazighs”. Une pléiade de spécialistes, venus de différentes universités du pays pour “décortiquer», un thème qui reste non encore expliqué.

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De notre envoyé spécial à Khenchela : Mohamed Mouloudj

Les stéréotypes autour des Amazighs ne datent pas d’aujourd’hui, ont expliqué les communicants. Pour certains, il fallait débattre de ces mythes et autres représentations que l’on fait du fait amazigh pour le dépasser et le comprendre. Pour d’autres, ce genre de représentations existent chez tous les peuples du monde. Les stéréotypes faits autour des Amazighs ne sont pas le fruit du hasard ou de simples représentations socioculturelles. Au contraire, elles sont d’ordres propagandiste et médiatique. Sinon comment expliquer que l’on part au bout du monde pour trouver des origines aux Amazighs, alors qu’ils sont chez eux, et c’était aux autres de chercher les siens. Après le Yémen, comme origine des Amazighs, l’on est allé jusqu’à imprimer une origine juive aux Amazighs qui ont suivis le roi Chachnaq qui a combattu les Pharaons. La même histoire sera racontée sur la Kahina, reine des Aurès, à qui, on a imprimé une origine autre que la sienne. Ces stéréotypes n’ont pas disparu pour autant avec la disparition de la colonisation. Les Français estimaient, dans leurs écrits, que les Amazighs pouvaient être issus d’une origine gauloise, pour mieux mener leur mission dite “civilisatrice”. Un comportement calqué sur celui des autres envahisseurs, depuis les Romains, les byzantins, les Phéniciens en passant par les Arabes.

Obligation de licence pour les enseignants de tamazight

Lors de l’ouverture du colloque, M. Khaldi, SG du ministère de l’Education nationale, qui a passé en revue la situation de son secteur a estimé que les nouvelles mesures prises, dans le cadre de recrutement des enseignants est valable pour les enseignants de tamazight. Ainsi, il a expliqué que l’obligation de licence pour chaque enseignant recruté par le secteur de l’Education nationale est valable pour tamazight. Après avoir fourni, dit-il pour les chercheurs et autres spécialistes des statistiques du secteur, il a informé que le nombre d’enseignants en tamazight, dans les trois paliers de l’Education, est de l’ordre de 1218 enseignants, avec 458 au primaire, 683 au moyen et enfin, 77 au secondaire. Des chiffres très en deçà des attentes, vu le nombre des élèves au niveau national, qui avoisine les 8 millions, au moment ou tamazight n’est enseigné que d’une manière facultative. Pour la journée d’hier, Manel Ait Mekideche a présenté une lecture sur le mythe d’Anzar dans “Si Diable veut” de Mohamed Dib. Ensuite, M. Youcef Atyrouz, doctorant en didactique à l’université d’Annaba, a traité quant à lui, de la représentation autour de la langue berbère dans le milieu universitaire algérien. De son côté M. Manaa Gaouaou, professeur au département de français de l’université de Batna, a traité de la problématique de mythe et stéréotype chaouis. Plusieurs autres communications traitant chacune d’une problématique proche du thème ont été présentées hier, à la Maison de la culture de Khenchela. Le colloque se poursuivra aujourd’hui. Les travaux seront sanctionnés d’un acte de colloque où toutes les communications seront publiées.

M. M.

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