Béjaïa : Une monnaie encore plus forte

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Les cambistes d’El Khemis ou ceux opérant ailleurs, sont plus discrets que leurs pairs du Square-Port-Saïd ou des autres “bourses” d’Algérie. Aux quatre coins de la wilaya de Béjaïa, les devises fortes, notamment l’euro, s’échangent dans le noir. Qu’ils soient de simples intermédiaires ou de véritables commerçants, les acteurs du marché parallèle de la daïra préfèrent agir loin des projecteurs. N’empêche que les réseaux de change sont connus par les citoyens. Derrière son petit comptoir, un prestataire de services à El-Khemis, un quartier situé au cœur de Béjaïa-ville, arbore une mine de gentleman prêt à servir sa clientèle. Son local ne désemplit presque jamais durant toute la journée. Un indice que les affaires marchent bien pour lui. Son petit magasin est à vrai dire un véritable bureau de change clandestin. Et pourtant, un autre bureau de change agréé dont la porte ne s’ouvre que rarement est situé à une centaine de mètres de là.

Notre virée dans ce quartier où se concentre le négoce de la devise nous a permis de constater que la bourse de Béjaïa en ce début d’année, est prospère. Visiblement, il n’y a pas de manque de liquidités. Cette donne, faut-il le signaler, intervient après une période de “crise” sur le marché parallèle qui aura duré plus d’une semaine, en raison, nous explique un banquier, de manque de liquidités au niveau des banques. Notre interlocuteur rappelle que les sommes injectées dans les réseaux des changes proviennent en partie des banques assurant le paiement des pensions des retraités en euro ce qui explique, dit-t-il, les raisons de la tendance haussière de la monnaie unique européenne ces derniers jours, sur la marche informel. Hier, le taux de change parallèle pratiqué à Béjaïa-ville et ailleurs et de 130 dinars à l’achat et 130,10 à la vente.

Un cambiste de Sidi-Aïch joint au téléphone nous explique que les taux des changes sont cependant instables. Des fluctuations, poursuit-il, dictées généralement par la loi de l’offre et de la demande. Selon lui, après une certaine stabilisation du taux de change autour des 130 dinars l’euro à l’achat ces deux dernières semaines, la tendance serait à la hausse dans les prochains jours. L’euro pourrait selon lui atteindre ou franchir la barre des 140 dinars à l’achat, sans pour autant nous fournir la moindre explication de cette éventuelle ascension de la monnaie unique européenne.

Ce qui est certain par contre, est que les commerçants de la devise brassent des milliards qui échappent au fisc. L’euro continue en définitive son ascension pour atteindre des sommets inégalés.

B. B.

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