La Kabylie fête la femme

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A l’occasion de la Journée mondiale de la femme, Tizi-Ouzou n’est pas demeurée en reste pour marquer l’événement. Aujourd’hui, pratiquement toute la Kabylie se lève pour la célébrer comme il se doit en cette date du 8 mars.

C’est ainsi que sont organisées ça et là plusieurs activités et festivités en hommage à la femme kabyle. Celles qui ont fait l’histoire du pays en générale, et de la Kabylie en particulier. Et d’autres aussi qui agissent dans l’ombre, mais qui méritent autant de considération et d’attention à leur égard, pour tout ce qu’elles offrent pour la société.

C’est ainsi que la Maison de la culture Mouloud Mammeri dédie une semaine entière d’activité à la femme. Sont donc à l’honneur, entre autres : des expositions de peinture, peinture sur soie, décoration florale, gâteaux traditionnels, broderie, robes kabyles. Pour sa part, la région d’Azazga met en avant la femme à travers un riche programme pour toute la journée d’aujourd’hui, organisée par l’école régionale des Beaux-Arts. Et à son image le Croissant- Rouge Algérien, Comité d’Azazga qui organise pour l’après-midi d’aujourd’hui, plusieurs festivités dont notamment un défilé de mode, animation DJ, Tombola et autres, et cela au niveau de la salle des fêtes l’Olivier sis au village Taddart. Il y a lieu de savoir que beaucoup de maisons de jeunes de différentes localités de la wilaya de Tizi-ouzou laissent parler la femme à travers leurs festivités.

La femme rurale, hier et aujourd’hui

Foulard sur la tête, dissimulant souvent de longs cheveux, robe longue marque de dignité un accoutrement propre à la région de Kabylie, nos grands-mères et nos mères avaient cette allure fière de femmes fortes. Aptes à tout faire, on ne voyait jamais la fatigue se dessiner sur leurs visages. Elles se sacrifiaient pour les autres, les leurs en premier lieu, et sans jamais rien attendre en retour. Pour elles, le devoir passe avant tout, elles, y compris. Elles avaient une détermination qu’elles puisaient d’on ne sait où pour toucher à tout, et ne rien laisser au hasard. Femmes courages aux tatouages exhibés, tout reposait sur elles, maison, champs, éducation des enfants,… Leurs mains délicates, mais imprégnés, ont disaient long sur tout ce quelles entreprenaient chaque jours, depuis leursplus tendre enfance, afin de faire tenir debout leur «royaume». C’est la première levée et la dernière à se coucher, et la femme kabyle ne se plaignait jamais. Elle n’avait pour seule et unique devise que les sourires qu’elle distribuait pour dire que tout allait bien. Son sourire qui par la même dissipe toute tristesse, et faisait oublier toutes les misères. Elle ne haussait jamais le ton, et sa voix douce mais bienveillante demeurait presque inconnue des autres. Des fois, on l’entendait chanter, surtout lorsqu’elle travaillait dans les champs à ramasser les olives. Ou alors, occupée qu’elle était à travailler l’argile pour en faire des poteries. C’est ainsi qu’elle récitait des chants ancestraux, cela même qui sont transmis de mère en fille. Ces airs qui ont traversé les siècles sans prendre une ride.

A présent, la femme kabyle a peut-être beaucoup évolué. Elle s’est ouverte à d’autres préoccupations afin de ne pas rester en marge de la société. Elle sort, travaille, et donc côtoie de nouvelles mentalités. Les temps changes, les gens aussi. Elle est beaucoup plus libérale, et libérée en même temps. Mais le même courage de ses aïeules coule dans ses veines. Elle se sacrifie pour arracher ses droits, et cherche à s’affirmer. Elle impose ses idées, engage des projets d’avenir. Et dans sa quête d’identité elle exige le respect de tous, source de sa dignité. Elle n’hésite plus à aller de l’avant afin de défendre la cause féminine. Aujourd’hui, la femme kabyle c’est l’avocate, le professeur, le médecin, la gendarme… Rien ne lui semble être inaccessible.

Toutes les portes lui sont désormais ouvertes. Autrement, elle n’hésitera pas à les arracher. Et souvent, elle ose même défier, son acolyte (l’homme), prônant ainsi l’égalité. Cela ne l’empêche pas d’être Kabyle de souche, tant qu’elle défendra ses principes. Joyeuse «demie» journée à toutes les femmes.

Tassadit.Ch

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