La famille de la victime appelle au calme

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«On ne veux pas que le sang coule à nouveau. Le mal est déjà fait, ma mère ne nous reviendra pas et je ne veux pas que son décès soit la cause d’un quelconque trouble», cette déclaration est, en effet, d’un des fils de K. Zahia, tuée dans la nuit de dimanche dernier à Fréha. «On ne veux pas que le sang coule à nouveau. Le mal est déjà fait, ma mère ne nous reviendra pas et je ne veux pas que son décès soit la cause d’un quelconque trouble», cette déclaration est, en effet, d’un des fils de K. Zahia, tuée dans la nuit de dimanche dernier à Fréha.

Au lendemain de l’enterrement de K. Zahia, tuée dans la nuit de dimanche dernier, Fréha ne semble pas avoir repris ses esprits.

Hier, vers 9h du matin, une vive tension régnait sur la localité. Un climat tendu était palpable. De l’électricité il y en avait dans l’air des différents quartiers, surtout au centre-ville où des jeunes, et moins jeunes, se sont réunis par groupes éparpillés ça et là. Les commerces ont tous baissé rideau, répondant à l’appel à la grève, lancé la veille par le comité de crise installé en la circonstance. les écoles et l’ensemble des établissements scolaires ainsi que tout les établissements publics ont tous « gelé » leurs activités. La colère, mêlée à la désolation, était perceptible sur tous les visages. Fréha dégageait, en somme, l’impression que quelque chose allait se produire d’un moment à l’autre. Ce « quelque chose » allait finir, d’ailleurs, par se produire peu avant les coups de 11h, lorsque des jeunes ont décidé de « descendre » vers la RN 12 pour la bloquer au niveau du lieudit Ouakik. Une action qui s’est poursuivie pendant toute la journée. « On doit prendre tout le monde à témoin contre ce qui vient de se passer », lança un de ces manifestants, au cours des « négociations », autour des actions à entreprendre, hautement menés entre ces jeunes en colère, dont certains voulaient s’attaquer à la brigade de la gendarmerie et reprendre du coup avec le mouvement entrepris la veille. Un mouvement dont Fréha garde encore des traces fraîches. Il s’agit de celles des pneus brûlés devant le portail de la même caserne et au niveau de plusieurs autres ruelles de la ville. « Des escarmouches ont éclaté hier vers 16h30. Quelques jeunes ont brûlé des pneus et ont attaqué la caserne en usant de pierres », raconte un habitant, précisant que les troubles n’ont duré que quelques temps. Le calme, aussi précaire soit-il, est revenu vers 18h, selon le même citoyen. C’est avec ce même calme, un calme qui précède la tempête comme dirait l’autre, que Fréha s’est réveillée hier, offrant un visage d’une ville qui a « mal dormi ». Il faut dire que ces manifestations « musclées » n’ont pas fait l’unanimité au sein de la population locale. D’ailleurs, la famille de la victime a tenu à se démarquer de ces troubles. « On ne veux pas que le sang coule à nouveau. Le mal est déjà fait, ma mère ne nous reviendra pas et je ne veux pas que son décès soit la cause d’un quelconque trouble », cette déclaration est, en effet, d’un des fils de K. Zahia, tuée dans la nuit de dimanche dernier à Fréha. Rencontré hier, Hakim, puisque c’est de ce dernier qu’il s’agit, a tenu, tout en remerciant la population locale pour son soutien après le drame, à se démarquer de ce qui se passe à Fréha. Même son de cloche chez son oncle, Khelifa, « nous ne faisons pas de politique, nous défendrons le sang de la défunte qui a coulé pour que cela ne soit pas vain, mais nous regrettons les événements, nous sommes contre la casse et la violence », a déclaré ce dernier, affirmant d’ailleurs que la famille de la victime n’est pas partie prenante dans le comité de crise installé au lendemain de l’incident. Un comité qui devait animer un meeting dans la soirée d’hier. C’est du moins ce que nous affirme Khelifa qui dit, en outre, que les membres de ce comité sont en contact avec lui pour prendre son avis sur les actions à mener. Il est clair que ces attaques contre la caserne et le blocage de la route, hier, étaient décidés spontanément par les jeunes en colère. Quoi qu’il en soit, Khelifa, qui a rencontré le wali et les autorités militaires le jour de l’enterrement de la défunte, croit savoir que le soldat, auteur de la bévue qui a coûté la vie à la pauvre femme, a été mis aux arrêts. Le colonel du secteur m’a révélé que ce militaire a été arrêté et devrait être présenté au tribunal militaire de Blida demain ou après-demain », nous a déclaré notre interlocuteur, affirmant, en outre, que la wali lui a assuré que toutes les doléances de la famille de la défunte seront prises en charge. Ces assurances seront-elles suffisantes pour consoler les 14 enfants que K. Zahia a laissés derrière elle ? La question reste posée. Hier en tous cas, le chagrin et la tristesse étaient perceptibles sur le visage de Rebouh et Hakim, deux de ses fils que nous avons rencontrés chez eux. L’une des femmes qui accompagnaient Zahia, la nuit du drame, semblait être remise du choc, elle qui a vécu une terrible mésaventure. Le domicile de cette famille dégageait, également, une triste atmosphère. De loin, la caserne d’où sont sorties les balles «assassines», paraissait mélancolique et moins sereine. Les quelques militaires, qui y apparaissaient, semblaient attentifs à tout ce qui se passait aux alentours.

M.O.B

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