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Point du jeudi : Arkoun – Matoub, lectures comparées

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Par Sadek Aït Hamouda

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L’université de Tizi-Ouzou a organisé un colloque national consacré à Matoub Lounès et à son œuvre et s’apprête à en organiser un autre, juste après, dédié au penseur et islamologue Mohamed Arkoun.

Quelle dimension ont ces deux personnalités, hors du commun ? L’une peut être considérée comme une lumière dans le répertoire de la chanson kabyle et l’autre comme un repère inexpugnable dans l’anthropologie et l’islamologie, qu’elle a éclairées de sa lumière et portées aux cimes.

Ces deux colloques vont apporter aux Algériens une nouvelle vision sur l’esthétique et la raison que les deux ont, chacun selon ses compétences, nourries, comme il se doit, en culture et pensée universelle.

On peut dire que Matoub n’a, certes, pas irrigué l’universel, mais son apport n’est pas dénué d’universalité, vu qu’il a chanté, dans son style populaire, comme personne avant lui, il chargeait ses textes de poudre, alors qu’Arkoun, en pensant l’islam moderne, a mis sur l’étal des ses raisonnements un tas d’items que nul avant lui n’avait encore abordés.

Ce qui les rapproche, toute proportion gardée, l’un de l’autre de l’arène où s’affrontent les esprits, qu’ils soient chagrins ou généreux, qu’ils soient rebelles ou dogmatiques. Ils étaient, l’un comme l’autre, rebelles à la pensée unique. Ils étaient contre un islam qui contraint ses adeptes à la soumission sans comprendre le moindre iota de ce qu’on leur apprend.

L’un, Matoub, était exclu de la télévision, et l’autre, Arkoun, a été renvoyé du séminaire de la pensée islamique, par El-Ghazali. Cela démontre à quel point ils étaient ressemblants bien qu’éloignés l’un de l’autre. Arkoun était bien-pensant dans toutes les dimensions de la catharsis. Il était pour un islam de son temps, dénué du «Yajouz» ou du «La yajouz », serein et moderne.

Matoub était, lui aussi, digne de son temps et de son époque. Ils ont travaillé avec les instruments qui étaient les leurs, l’un par la mesure et le raisonnement logique, et l’autre par la chanson, aux grandes évocations et émotions sans perdre le nord.

C’est en ceci qu’un parallèle peut être osé entre les deux personnages. Et c’est là qu’un travail comparé peut être tenté. Et c’est là que le mérite de l’université de Tizi-Ouzou peut être salué.

S. A. H.

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