Béjaïa ne faiblit pas

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Hier, dès les premières heures de la matinée, l’esplanade de la maison de la culture Taos Amrouche était noire de monde. Une foule compacte scandait des slogans hostiles aux tenants du pouvoir, tout en agitant des drapeaux. Peu avant 13h30, des milliers de Béjaouis entamèrent leur marche hebdomadaire aux cris de «Dawla madania machi âskaria», «Le peuple ne veut pas d’un pouvoir militaire», «Dites leur qu’il n’y aurait pas de vote cette année», «Non à la reproduction du système», «Ulac lac l’vote ulac».

Au fil des minutes, le cortège devint impressionnant. Alors que les premiers manifestants commençaient à arpenter le boulevard colonel Amirouche, les derniers arrivés étaient toujours au rond-point Matoub Lounès. Intervenant à la veille de la célébration des événements d’octobre 88, les marcheurs ont eu à rendre hommage aux martyrs de la démocratie, en notant sur des pancartes: «Octobre 88, octobre 2019 : même combat». À l’adresse des candidats à la candidature en prévision des prochaines élections présidentielles, quelques manifestants n’ont pas hésité à les qualifier d’«opportunistes». «Des candidats audacieux, opportunistes et contre le peuple», pouvait-on lire sur quelques pancartes, promettant que «la porte leur sera fermée». Outre le rejet de l’élection présidentielle, les Béjaouis ont réclamé, encore une fois, la libération de tous les détenus d’opinion.

Pour un 33e vendredi consécutif de marches contre le système, les Béjaouis, à l’aune d’une impressionnante mobilisation, ont eu à faire montre d’une ferme détermination à poursuivre la lutte jusqu’à la chute du régime en place. «Nous serons au rendez-vous chaque vendredi jusqu’à la victoire. La transition démocratique et le changement radical du système est notre rêve légitime», tenait à souligner un manifestant. Une autre marche populaire a eu lieu durant la même journée à Akbou, où la mobilisation des citoyens de la région contre le système est restée aussi intacte.

Dalil S.

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