Bensalah chef de l’état

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Abdelkader Bensalah est officiellement chef de l’état pour une durée maximale de 90 jours selon les dispositions de l’article 102 de la Constitution.

Le président du sénat a été approuvé, hier, par les parlementaires des deux chambres, dans le poste du chef de l’Etat, après avoir acté la vacance officielle du poste de président de la République. Le congrès, abrité par le Palais de la Nation, a été présidé par le désormais ex-président du sénat et a vu la participation de 477 parlementaires issus principalement de la majorité.

Ils sont 453 à avoir voté Oui. L’opposition a boycotté la séance comme elle l’avait annoncé. Pour leur part, les députés des groupes des indépendants et le front Moustaqbel se sont retirés juste après la lecture du règlement intérieur. Ainsi, selon les dispositions de l’article 102, Abdelkader Bensalah est chef de l’Etat, malgré l’opposition qu’a déjà exprimée la population, lors du 7e vendredi de mobilisation, à sa personne. A la fin de la session, le nouveau chef de l’Etat a considéré que «le pays vit un événement historique, où il faut écouter la population». «Nous sommes devant un devoir national commun.

Il est de notre devoir à tous de travailler, afin de réunir les conditions nécessaires pour encadrer cette courte période et permettre l’édification d’une nouvelle ère dans la vie de la nation, qui permettra au peuple algérien son autodétermination et la consécration de son choix démocratique», a-t-il ajouté. «Le devoir constitutionnel m’a imposé en cette conjoncture spéciale d’assumer mes responsabilités, une responsabilité lourde, mais qui grâce à Dieu va permettre au peuple de réaliser ses aspirations», dira le nouveau chef de l’Etat.

Pour lui, «la conjoncture que vit le pays nécessite l’application de la Constitution et un travail sans relâche pour redonner la parole au peuple dans le choix de son Président et son programme». Abdelkader Bensalah a par ailleurs salué «la mobilisation du peuple pour l’édification d’une Algérie démocratique». Abdelkader Bensalah, âgé de 77 ans, est membre du Rassemblement national démocratique (RND). Dans les années 1990, il fut président du Conseil national de transition, puis président de l’APN de 1997 à 2002, avant d’être désigné par Bouteflika à la présidence du Sénat pour deux mandats consécutifs.

Le chef de l’Etat, selon les dispositions de la Constitution, dispose de prérogatives réduites par rapport à un Président élu. Bensalah aura normalement, exclusivement, à organiser une élection présidentielle dans trois mois. Le chef de l’Etat-major a, pour rappel, appelé à l’application de l’article 102 de la Constitution suite à la mobilisation populaire que connait le pays depuis le 22 février.

La pression exercée par le chef de l’Etat-major et la rue a conduit à la démission de l’ex-Président Bouteflika dont le mandat électif se termine le 28 avril prochain. Le Conseil constitutionnel a constaté dans un premier temps la vacance du poste de Président, avant de convoquer les deux chambres pour acter définitivement la démission, selon les dispositions de l’article 102 de la Constitution. A noter que Bensalah a rejoint, dans l’après-midi d’hier, ses bureaux à El-Mouradia.

Kamela Haddoum.

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