Bien partie… pour être annulée ?!

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La 16e édition de la Fête du bijou, qu’organisent annuellement l’APC

d’Ath Yenni et l’Association des bijoutiers locale, risque de ne pas avoir lieu cette année.

Aucune date n’a été fixée pour sa tenue pour le moment en tous les cas. Le maire d’Ath Yenni, interrogé, était évasif sur le sujet comme pour confirmer son annulation: «Nous nous sommes réunis avec l’Association des bijoutiers et nous nous sommes entendus pour temporiser jusqu’au début du mois d’août pour y voir plus clair et surtout pour voir l’évolution de la situation générale du pays. Il y a de fortes chances que la Fête ne se déroule pas, car la situation n’est pas propice. Nous ne voulons pas être à l’origine de perturbations et de violences. Mais si la situation évolue dans le bon sens, la Fête du bijou se tiendra pour ne pas avoir à pénaliser les artisans bijoutiers, car ils ont travaillé durant toute l’année pour constituer des stocks à commercialiser pendant cette célébration».

Avec de tel propos, le maire tente d’entretenir l’espoir chez les artisans mais n’avance aucune date. Et quand on sait que même s’il viendrait à être décidé d’envisager sa tenue, il serait quasiment impossible qu’elle est lieu durant cet été, sachant que les préparatifs d’un tel événement nécessitent du temps pour tout mettre en place. Et quand on sait que c’est déjà août, la fête ne peut être préparée en une semaine voire dix jours, sachant que l’Aïd El Kébir est également à nos portes, puis ce sera place aux préparatifs de la rentrée. C’est donc quasiment un rendez-vous qui ne pourrait être honoré, surtout que la révolution populaire impose toujours son rythme.

Pour les plus réalistes, sauf une grosse joyeuse surprise, la fête est d’ores et déjà annulée pour cette saison. L’une des artisanes d’Ath Yenni, rencontrée, a dit avec regret : «Des dizaines d’artisans et d’artisanes travaillent pendant toute l’année dans l’espoir de vendre leurs bijoux et d’enregistrer des bénéfices durant la Fête du bijou. Hélas, cette année, nos produits resteront en stock si elle ne sera pas programmée d’ici la fin du mois d’août.»

Pour sa part, le directeur de l’artisanat de la wilaya de Tizi-Ouzou, M. Berki, interrogé, lui aussi, a fait savoir : «Pour le moment, les fêtes ne sont pas programmés, ni la Fête du bijou d’Ath Yenni, ni celle de la poterie de Maâtkas, ni celle du tapis d’Ath Hichem. Pourtant, les associations ont toutes reçu leurs subventions. Nous mêmes n’arrivons pas à organiser nos activités, au niveau des places publiques de la ville de Tizi-Ouzou réservées au débat citoyen sur la révolution populaire du 22 février. Personnellement, j’ai plaidé pour la séparation de la politique et de l’économie, vainement.

A travers ces fêtes, des centaines de familles trouvent leurs subsistances. Concernant le Festival de l’artisanat de l’APW, la présidente de la Commission de l’APW nous a informés qu’une réunion est prévue incessamment pour fixer la date de son déroulement et les modalités d’organisation. Nous attendons toujours l’invitation.» A signaler que le même sort est réservé à la Fête de la poterie de Maâtkas, où rien n’est prévu.

Meziani Mustapha, commissaire de la fête, nous dira dans ce sens : «Nous sommes prêts à l’organiser mais, pour le moment, rien n’est clair. Aucune date n’a été fixée. La Direction de la culture nous demande de temporiser pour voir l’évolution des événements. Les artisans nous appellent des quatre coins du pays pour connaître la date de sa tenue. Pour notre part, nous ne faisons que leur demander d’attendre».

S’agissant de la Fête du tapis d’Ath Hichem, qu’organise l’Association des femmes tisseuses, Mme Aït Ouzou, l’une des organisatrices, déplore : «Nous avons fixé la date du 16 au 20 juillet pour son déroulement mais nous n’avons pas eu l’autorisation de la Chambre des métiers et de l’artisanat. Donc, nous ne l’avons pas organisée. C’est une perte sèche pour les femmes tisseuses, qui n’ont pas pu bénéficier d’un espace pour écouler leurs produits».

Hocine T.

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