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Bouira au rendez-vous

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Des milliers de citoyens ont battu le pavé, hier, au centre-ville de Bouira pour commémorer le double anniversaire du printemps berbère d’avril 1980 et du printemps noir d’avril

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Dès les premières heures de la matinée, des dizaines de citoyens se sont rassemblés sur la place du centre-ville de Bouira. Drapeaux national et amazigh à la main, ils scandaient les slogans politiques propres aux deux printemps. Les «Ulac Smah Ulac», «Assa Azeka Tamzight Thela Thlea» ou encore «Pouvoir assassin» ont été inlassablement repris par les manifestants.

Quelques minutes avant le début de la marche, une minute de silence a été observée à la mémoire des martyrs du printemps noir en Kabylie et aussi à la mémoire de l’ensemble des martyrs de la démocratie. Une prise de parole a été improvisée par les organisateurs, qui ont soutenu que «la traditionnelle marche du 20 avril s’inscrit, cette année, dans le même élan de la révolte populaire du 22 février», car elle porte, selon les intervenants, «des revendications légitimes pour la justice, la liberté, la justice sociale et la démocratie».

Vers 10h30, la marche s’est ébranlée à partir de place du centre-ville de Bouira et le nombre des manifestants ne cessait pas de s’accroître le long de l’itinéraire de la marche. Au total, près de 1 700 personnes ont battu le pavé à travers les principales rues de l’ancienne ville de Bouira, en passant par le pont «Talli» et le grand boulevard de Bouira, jusqu’au siège de la wilaya. Après une halte près du siège de la wilaya, la marche s’est poursuivie vers 11h.

Les manifestants ont traversé les rues «Harkat» et «Cité Ouest» en passant par les cité de l’AADL et «Larbi Tbessi», pour arriver à la place de la maison de la culture «Ali Zamoum». Pour les organisateurs, la participation importante est une preuve supplémentaire de la fidélité et de l’engagement des citoyens de la wilaya dans le combat identitaire : «Les citoyens de la wilaya nous ont surpris avec cette grande mobilisation. Au fil de la marche, le nombre des participants n’arrêtait pas d’augmenter.

Toutes les franges de notre société et toutes nos régions étaient représentées, car cette marche est la continuité logique du combat des martyrs pour la démocratie de 1963, de Mouloud Mammeri, des acteurs du mouvement 80, des martyrs de 2001 et du mouvement populaire du 22 février dernier. Les Algériens réclament tous, aujourd’hui, un État de droit et de justice, une véritable démocratie et un changement radical vers le mieux.

Nous réclamons aussi la reconnaissance effective de Tamazight comme langue nationale et officielle ainsi que sa généralisation sur l’ensemble des paliers de l’enseignement et dans les administrations et la vie de tous les jours. Les Algériens se sont réconciliés avec leur mémoire et veulent aujourd’hui bâtir une nouvelle Algérie plurielle, démocratique et libre !», dira Salah. B, un étudiant de l’université de Bouira. Ce n’est que vers 12h30, après un rassemblement improvisé sur la place de la maison de la culture, que les manifestants se sont dispersés dans le calme.

Aucun incident n’a été enregistré au cours de cette marche à laquelle ont pris part les militants et les élus du FFS, du RCD, du PST mais aussi des militants du mouvement pour l’autonomie de la kabylie. Pour les observateurs, c’est la première fois que des militants de tendances différentes marchent ensemble dans l’union et communion, à Bouira. A noter, enfin, que contrairement aux marches précédentes, un important dispositif sécuritaire a été déployé hier matin au niveau de la ville de Bouira.

Oussama Khitouche

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