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Tizi-Ouzou : Ce que coûtent les déchets aux APC

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Face au constat affligeant de la prolifération des décharges sauvages et la gestion anarchique des déchets dans les localités, les maires sont entre le marteau et l’enclume, entre pression des citoyens d’un côté, manque de moyens de l’autre.

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«La commune d’Aït Oumalou, par exemple, compte sur son service de voirie pour assurer l’opération de collecte et d’acheminement des déchets», explique son P/APC, Sofiane Mokhtari. Cette petite commune dispose, depuis 6 mois, d’une décharge communale et procède à l’incinération de ses déchets. Le P/APC explique que ladite décharge était sauvage avant de la récupérer et la clôturer pour optimiser son exploitation.

Cet élu fait également savoir qu’une réflexion a été engagée avec les P/APC des communes limitrophes, en l’occurrence Tizi Rached, Larbaâ Nath Irathen, Aït Aggaoucha et Irdjen, en vue de mettre en place un sérieux projet qui puisse régler le problème des déchets à long terme.

Une première réunion a été organisée avec une entreprise qui a exposé l’intitulé du projet. «Il s’agit, explique-t-il, d’abord d’élaborer une étude, un chemin directeur, pour la réalisation d’un modèle de gestion des déchets, tenant compte des spécificités de la région. Il est question d’opter pour le compostage, en ce qui concerne les déchets humides (organiques) que nous produisons dans notre région. C’est à hauteur de 70 %. Les 30% restants seront récupérés et recyclés. Pour ce qui est des produits non recyclables, l’entreprise les investira dans la production des énergies pour les cimenteries. Concrètement, pour la concrétisation de ce projet, il faudra qu’il se fasse en partenariat public-privé. 66% public et 34% privé. Les APC intéressées par le projet se constitueront en EPIC.

Pour le P/APC d’Irdjen, M. Leslous Achour, ce projet pourra constituer une solution sérieuse au problème de gestion des déchets, dont souffre sa commune. A présent, les détritus sont acheminés vers le CET d’Oued Falli, mais l’APC souffre des dépenses engendrées par cette opération qui lui coûte, selon le maire, la bagatelle 1.5 million DA annuellement. Le chiffre est parfois revu à la hausse puisqu’il dépend de la quantité des déchets générés.

En 2018, la commune d’Irdjen avait produit 1 833 tonnes de déchets. L’acheminement d’une tonne coûte à l’APC 80 DA, sans compter les ouvriers et la maintenance du matériel (03 camions), souligne M. Leslous. Cette petite commune aspire à en finir avec ce problème, en introduisant le tri sélectif incessamment. Le problème du manque de moyens freine la bonne volonté de ce responsable. Néanmoins, des bacs à ordures sont installés dans tous les coins de collecte, fait-il savoir, en attendant la concrétisation du projet. «On essaie de faire de notre mieux, vu le manque de moyens. Si on nous interdit l’acheminement vers Oued Falli, qui est en voie de saturation, on aura un sérieux problème. On n’a pas de décharge, ni contrôlée ni sauvage, et encore moins un CET», avoue-t-il. La même situation est vécue à Maâtkas.

On apprendra du président de l’APC, M. Lyes Laguel, que sa municipalité débourse annuellement 5 millions de dinars pour la gestion des déchets, qui sont acheminés à longueur d’année au CET d’Oued Falli. Cette grande commune, composée de 50 villages, transporte huit camions de déchets par jour, quatre appartiennent à l’APC et les quatre autres sont loués.

K. H.

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