Comment produire un miel de qualité

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L’institut technologique des moyens agricoles spécialisé (ITMAS) de Boukhalfa a abrité, avant-hier lundi, une journée de formation en faveur des apiculteurs de la wilaya de Tizi Ouzou. Ayant pour thème «Comment produire un miel de qualité», elle a été organisée par l’association des apiculteurs de la wilaya en collaboration avec La direction des services de l’agriculture (DSA), la chambre de l’agriculture de wilaya, l’ITMAS et en présence d’autres partenaires représentant d’autres filières dans le même secteur, comme le conseil interprofessionnel de la filière lait (CWIFT LAIT).

En ouverture de cette rencontre qui a drainé un nombre important d’apiculteurs venus écouter les conseils et les orientations prodigués à l’occasion, le directeur de l’ITMAS, le DSA, tout comme le président de la chambre de l’agriculture ont tous tenu à souligner l’importance de cette initiative et ont mis l’accent sur la nécessité d’accentuer, de diversifier, selon différentes thématiques, et d’intensifier les efforts dans la formation qui reste à leurs yeux le meilleur moyen d’être au diapason des progrès technologiques et scientifiques et d’atteindre la performance souhaitée dans le domaine.

C’est ainsi qu’intervenant en premier et après avoir souhaité la bienvenue à l’assistance, le directeur de l’ITMAS, M. Fillali, dira :«S’est imposé, comme l’une des premières priorités, l’accompagnement, en mettant nos infrastructures et nos moyens à la disposition de tous les agriculteurs, fellahs et tout investisseur du secteur agricole et ce, par la formation continue afin de les faire bénéficier des savoirs et savoir-faire afin de fructifier leurs exploitations et productions respectives pour un rendement optimal en qualité et en quantité.

C’est d’ailleurs à ce titre que notre établissement a été félicité en se distinguant à l’échelle nationale pour toute sa contribution dans le volet formation dans toutes les filières agricoles et notamment celle de l’apiculture.» «Je salue cette initiative de l’association des apiculteurs de la wilaya et je remercie l’ITMAS pour sa disponibilité. Car, contribuent énormément à mener l’agriculture, qui devrait l’un des vecteurs les plus importants de l’économie nationale, toujours, vers plus de performance.

Cela va dans le sens de notre politique qui s’appuie sur une démarche inclusive et participative à l’égard des divers intervenants du secteur, associations représentantes des diverses filières, chambres de l’agriculture, agriculteurs, université… Et, c’est à ce titre et dans l’optique d’un soutien effectif et efficace aux investisseurs, fellahs et agriculteurs que nous avons signé une convention avec l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou (UMMTO) afin de les faire profiter des avancées scientifiques dans le domaine.

Et pour plus de retombées positives de ce partenariat, j’invite les étudiants des filières universitaires inhérentes à la branche à se rapprocher et à opérer au niveau des fermes et autres exploitations agricoles pour les besoins de leurs recherches, thèses et mémoires de fin de cursus. Il faut travailler en synergie entre les deux départements pour parvenir à un meilleur rendement dans tous ses volets », soutiendra de son côté le DSA, M. Laib Makhlouf.

L’objectif serait d’avoir un rendement de 8 kg de miel pour chaque ruche

Ce dernier n’a pas manqué de formuler quelques lacunes, comme celle du rendement qui diffère d’une région à une autre et d’un exploitant à un autre. «Il faut parvenir à un rendement optimal et uniforme à toutes les régions et tous les apiculteurs. Ce qui est dans nos cordes, et l’objectif que nous nous fixons est l’obtention de 8 KG de miel pour chaque ruche.

Il faut prendre exemple sur la production du blé dans notre pays qui a atteint les 22 quintaux par hectare, alors qu’il n’était que de 8 quintaux/hectare il n y a pas si longtemps», ajoutera-t-il. Il mentionnera, par ailleurs, qu’actuellement la production annuelle de miel dans la wilaya de Tizi-Ouzou est située aux alentours de 3500 quintaux, alors que le but assigné est d’atteindre ou de dépasser la barre des 5500 quintaux pour le nombre total d’environ 4500 apiculteurs existant dans la même wilaya, selon le dernier recensement des services de l’agriculture.

M. Mehouel, président de l’association des apiculteurs de la wilaya, remerciera aussi les présents pour avoir répondu positivement à l’invitation et précisera que la filière en question revêt une grande importance pour de son association, «tout comme l’oléiculture, l’apiculture prend de plus en plus de l’ampleur dans notre wilaya et a toutes les chances de réussir. À nous maintenant de la développer et d’en faire un moyen pour faire vivre les familles», dira-t-il. Au sujet de cette association, le DSA a souhaité que de telles initiatives, journée de formation, de vulgarisation, colloques, soient généralisées à toutes les contrées de la wilaya.

«L’association doit se propager aux niveaux des subdivisions de la wilaya, pour être prête et servir de soutien et d’accompagnatrice pour les acteurs de la filière», a-t-il souhaité. Lors de cette journée, deux communications ont été présentées par deux enseignants de l’institut d’agronomie de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, M. Bengana et Mme Habi en l’occurrence.

Les meilleures conditions pour une récolte optimale

Dans leurs exposés respectifs, soutenus par une projection vidéo, les deux universitaires ont tenté d’expliquer de prime abord toute l’importance qu’il y a à élever et à préserver le règne des abeilles pour la biodiversité, «nécessaires à la vie et qui en sont même de l’ordre existentiel», ont-ils soutenu en s’appuyant sur les travaux et conclusions du célèbre savant américain, Albert Einstein, qui prédira la fin du monde incessante s’il advienne que les abeilles disparaissent au bout de quelques années.

L’obtention du meilleur rendement du miel et du produit de la ruche passe, selon les deux orateurs, par la fourniture aux abeilles des conditions favorables et le respect de tout le processus utile et nécessaire à ce fait, en exposant les notions utiles à connaître par l’apiculteur. Depuis l’extraction jusqu’au conditionnement, en passant par la filtration et la maturation, toutes les étapes ont été exposées aux présents en s’appuyant sur des expériences et procédés scientifiques, le tout expliqué de manière pédagogique à la portée de tous les niveaux.

«Il s’agit d’avoir une vision où le produit, au delà de sa considération locale comme remède et loué pour ses vertus médicamenteuses, soit concurrentiel commercialement. Et, pour cela, il faut qu’il arrive sur les étals sans addition, sans soustraction et sans altération : c’est-à-dire à l’état pur. Il faut parvenir à satisfaire les exigences du consommateur par le goût, la texture, la couleur et développer une image positive sur la santé, car dans le cas du miel, le souvenir joue un rôle important», ont-ils expliqué.

D’autres conditions et conseils ont été prodigués pour les apiculture, comme le fait de veiller au maintien du produit à un taux d’humidité inférieur à 20% et une température avoisinant les 14° C. «Attention, il faut savoir que le miel est diastasique (développement des enzymes, éléments chimiques qui peuvent nuire à la qualité sous l’effet de la fermentation), donc pour la récolte, il faut choisir une journée de climat sec, bien protéger les cadres et n’opérer de récolte que sur les cadres operculés.

C’est uniquement en respectant toutes ces conditions qu’on peut aussi satisfaire les critères réglementaires du miel qui ont pour objectifs de protéger le consommateur et de lutter contre toute concurrence déloyale», ont fini par conseiller les deux universitaires. Enfin, cette journée a été mise à profit pour honorer le doyen des apicultures de la wilaya de Tizi-Ouzou, M. Metarfi Ali. Ce dernier, titulaire d’un brevet d’enseignement agricole, selon les témoignages qui ont été apportés à son égard, a joué un grand rôle dans le développement de la filière dans la wilaya et à travers tout le pays.

«J’ai collaboré avec beaucoup d’écoles et de centres de formation pour la formation de jeunes apicultures et j’ai été encadreur de beaucoup de thèses universitaires. Présentement, je suis à la firme spécialisée Merad Boualem de Oued Aissi», dira-t-il. «Je vais continuer à répondre présent à toutes sollicitations de votre part pour apporter ma modeste touche et mon savoir dans le domaine», assura-t-il aussi à l’égard des présents.

Rabah A.

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