Des habitants ferment la station de refoulement

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L’épineux problème de l’alimentation en eau potable est loin d’être résolu dans la commune d’Aït Yahia Moussa. En effet, la plupart des villages connaissent des pénuries répétitives. Certains d’entre eux ne voient venir leur tour pour être servis en ce liquide précieux qu’une fois par mois, voire plus. C’est le cas du village Tachtiouine, situé sur le versant Ouest, au chef-lieu communal, dont les habitants n’ont pas trouvé mieux que de fermer, hier, la SR2 (Station de refoulement 2), implantée dans leur village, pour exprimer leur ras-le-bol. «Nous avons remarqué tout d’abord qu’il y avait un certain favoritisme dans la distribution de l’eau. Des inégalités flagrantes entre les villages. Pourtant, nous avons une station dans notre village.

Par ailleurs, nous avons constaté qu’un tronçon de près de 500 mètres de la conduite principale présente d’énormes fuites à telle enseigne que l’eau pompée à partir des forages d’Oued Bougdoura se perd dans la nature. A chaque fois que nous réclamons, les services concernés arrivent sur les lieux, bricolent et repartent. C’est un problème que nous vivons depuis des années. Mais cette fois-ci, nous avons décidé de fermer cette station jusqu’au jour où tout le monde aura sa part de façon régulière et équitable», dira un membre du collectif des citoyens ayant pris cette initiative.

A noter, au passage, que la citerne d’eau coûte dans cette commune plus de 1 500 dinars. Poursuivant dans le même sens, un autre membre du collectif apportera les précisions suivantes : «Ce n’est pas l’eau qui manque dans les forages. Ce sont plutôt les fuites signalées ici et là qui causent cette perturbation dans la distribution. Je dirai aussi que l’argent dépensé dans ce projet, depuis sa mise en service, en 2005, pourrait servir à alimenter au moins deux à trois communes. D’ailleurs, dès le début, nous demandions où sont partis les 26 milliards réservés au projet.»

Effectivement, la conduite allant des forages jusqu’à la SR1, puis de la SR1 à la SR2 a englouti des milliards de centimes. En fin de compte, la crise de l’eau perdure dans cette municipalité qui compte plus d’une trentaine de villages. Hormis Tafoughalt, Imzoughène, Ath Moh Kaci, alimentés à partir de Draâ El-Mizan, grâce au transfert de l’eau du barrage Koudiat Acerdoune (Bouira) et soulagés un tant soit peu, les autres villages vivent une crise aiguë, en matière d’alimentation en eau potable. D’autre part, il convient de signaler que les services concernés ont dépêché un engin à Tachtiouine, afin de réparer ce qu’il y a lieu de réparer, en attendant que les projets concernant la mise en place des conduites, dont certaines sont en cours, soit effective. Mais ce n’est là que des solutions de replâtrage. La clé, la vraie résiderait sans doute dans la livraison future du barrage de Souk n’Tletta et sa mise en service.

A. O.

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