Des milliers de citoyens ont battu le pavé

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Des milliers de citoyens sont sortis, hier, dans les rues de Boumerdès pour protester contre l’intronisation d’Abdelkader Bensalah chef de l’État intérimaire, avant-hier, lors du congrès de Parlement tenu à l’ouest d’Alger. Les manifestants ont réitéré la revendication du départ des trois ‘B’ et particulièrement Bensalah qui ne fait plus consensus parmi les Algériens qui le contestaient depuis le début du mouvement de protestation contre le système politique en place.

Les manifestants, toutes catégories sociales et tous secteurs confondus, ont marché pacifiquement à Boumerdès, Nacirtia et Bordj Ménaïel pour déloger les hommes politiques ayant servi le système politique au pouvoir. Vers 10h, plusieurs groupes de citoyens commencent à se regrouper notamment devant la placette Madaure, pour donner le coup d’envoi d’une grande marche qui a vu la participation des fonctionnaires de plusieurs directions de la wilaya, notamment le commerce, l’OPGI, la santé, l’éducation, la CNAC, les travaux publics, la jeunesse et des sports…

Ils ont tonné la ville par des slogans contre le système en place et particulièrement contre la désignation de Bensalah à la tête de l’État pour une durée de 90 jours. Les manifestants ont dénoncé la trahison des élus du peuple des deux chambres du parlement qui ont voté pour le contesté Bensalah. «Normalement, ils doivent être de notre côté pas de celle du système mafieux», dira un fonctionnaire de la wilaya. «Bensalah dégage», «Le peuple ne veut pas de toi, un Président sans peuple», «Système dégage», tels sont les quelques slogans répétés par les manifestants. Ces derniers ont arpenté les principales artères de la ville de Boumerdès.

Ils ont observé une halte devant la cour de justice où se tenait un sit-in des greffiers contre le système en place, qui a réussi à détourner la volonté populaire en désignant Bensalah président intérimaire de la République. «Le peuple avait une grande confiance en Gaid Salah mais maintenant, il réclame l’application des articles 7 et 8 de la Constitution pour qu’il tienne à sa promesse. On n’est pas peur des provocations, car notre mouvement est pacifique et légitime pas comme la mafia que Bouteflika a laissé derrière lui», lance un manifestant. Un autre manifestant a dénoncé la position de Gaid Salah qui a changé de cap. Le chef d’État-major tenait alors un discours et suivi par des milliers, notamment sur les réseaux sociaux.

À 13h, Boumerdès grouillait de monde. Aucun incident n’est enregistré durant le périple des marcheurs qui veulent déboulonner Bensalah, l’illégitime. Par ailleurs, l’ex-Rocher noir était totalement paralysé par la grève pour mettre la pression sur le système en place. Les directions de la wilaya étaient pratiquement toutes fermées. L’ADE, la Sonelgaz, l’OPGI, le CRD, la Poste étaient également touchés par le mouvement de contestation populaire.

Youcef Z.

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