Par S Ait Hamouda
Ne nous trompons pas de cible, car cela pourrait nous coûter cher en termes d’investissement dans le vide et de surcroît inviter le tireur à bien ajuster son tir. Cela va, évidemment, mettre celui qui met en joue une chose et tire sur ce qui lui sert d’ombre. En se trompant d’objectif dans sa visée, il se peut que l’on embarque tout le monde dans son voyage insolite. Il y va de soi que la situation ne prête pas à l’hilarité, mais il n’en demeure pas moins qu’elle soit un tant soit peu risible, clownesque, ubuesque et un tantinet kafkaïenne, nonobstant tous les doutes que l’on formule d’une façon ou d’une autre pour garder un pied sur terre et l’autre dans les étoiles. Sur le sol, il n’est pas besoin de sortir de «Zeïtouna» pour comprendre les tenants et aboutissants du hirak. En premier lieu, les questions qui nous viennent à l’esprit sont : Qui en a décidé ?
Qui en a tracé les mots d’ordre chaque vendredi ? Dans quels desseins ? Nous ne trouvons de réponses nulle part, si ce n’est des supputations farfelues et désabusées. Nous ne croyons pas que c’est un événement spontané, né ex-nihilo, dans la tempête provoquée par le 5e mandat. Fort heureusement qu’il n’y avait pas que ça, il y avait aussi l’ouragan qui menaçait d’emporter tout le monde, qu’il soit innocent ou pas. «Dégagez !» c’est le maître-mot du hirak, c’est le sésame de notre caverne d’Ali Baba et d’autres choses encore. Que l’on se croit dans cet espace d’usurpateurs et de cabotins, utiles à l’Algérie, c’est quelque part se tromper à l’égard de soi et des autres, c’est mener un combat à blanc, c’est finir par se prendre pour le nombril du monde. C’est une croyance malvenue et saugrenue par ces prêches à l’emporte-pièce et ces sermons à dormir debout. Qu’on en juge l’embryon de ce qui a été administré aux Algériens pour qu’ils marchent et on s’apercevra qu’ils ont des raisons de marcher pour le départ du système, à condition que l’on désigne par son nom ce système. Il ne faut pas se tromper de cible !
S. A. H.