Ghoulamallah, vous vous mêlez de ce qui ne vous regarde pas !

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Par S. Ait Hamouda

Ghoulamallah pose le problème de la transcription en lieu et place de l’académie algérienne de langue amazighe. Il dit s’exprimer en sa qualité d’«intellectuel»… Mais qui connait le président du Haut conseil islamique comme intellectuel ? Personne.

Veut-il faire se soulever la Kabylie en s’en foutant des conséquences ? Il a traité ceux qui optent pour la graphie latine de dominants, donc d’envahisseurs, sans ménagement, sans mesure, sans les précautions d’usage. De la part d’un intellectuel, ça laisse, pour le moins, pantois. Lorsqu’un profane, notamment en langue amazighe, se met à dire des énormités et à s’occuper de choses qui ne le concernent ni de près ni de loin, c’est qu’on est en plein délire.

Surtout qu’il existe une institution dépendant de la présidence de la République qui a été installée pour s’occuper stricto sensu de la graphie, de la normalisation et de tout ce qui a trait, d’un point de vue scientifique, à la langue de tous les Algériens. Mais il arrive que des gens sortent de l’anonymat dans lequel ils sommeillaient, pour s’improviser linguistes, au nom de la religion. Pourtant, cette affaire n’interpelle d’aucune façon le religieux qu’il est.

Elle intéresse plutôt les académiciens, linguistes, grammairiens, anthropologues et ethnologues. Eux sauront trouver les solutions idoines dont a besoin la langue commune, avec ses variantes et son écriture, à eux de décider d’une graphie, latine, tifinaghe ou arabe. Tout le monde ne peut pas se targuer d’être un intellectuel. L’activité d’un intellectuel relève de l’esprit, de l’intelligence, des fonctions cognitives et surtout de l’intelligence.

Ce qui dépasse ceux qui se prétendent tels et bombent le torse lorsqu’il s’agit de réfléchir à la langue berbère à laquelle ils n’ont rien compris et ne comprendront jamais rien. Monsieur Ghoullamallah, nous attendons de vous de protéger les Algériens des incursions «wahabites» et «salafistes», quant à tamazight, il y a son académie, le HCA, l’Université et l’école pour se charger d’elle. Ce n’est pas à vous que cela incombe, mais aux universitaires et aux militants de sa cause, qui ont fait et continuent de tout pour que tamazight soit.

S. A. H.

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