«Il ne faut pas semer le chaos dans l’esprit des Algériens !»

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Contacté par nos soins, l’auteur et éditeur d’expression amazighe Brahim Tazaghart estime que l’Académie amazighe ne doit en aucun être l’«otage de personnalités politiques en mal de reconnaissance et encore moins du président du Haut Conseil islamique, qui a du pain sur la planche pour réhabiliter l’islam maghrébin, dévoré par le wahabisme saoudien».

«Cette déclaration de Ghoulamallah, poursuit-il, coïncidant avec l’installation de l’académie amazighe par les hautes autorités du pays, est irresponsable. Cette académie, vu le texte officiel, doit être autonome de toute pression politique et de toute interférence du politique. Les déclarations de Ghoulamallah sont en contradiction avec l’esprit du texte. Pour cela, nous invitons, en tant que militant, auteur et surtout praticien de la langue amazighe, les institutions de la République à observer un minimum de retenue.

Cette personne doit s’occuper de ce pour quoi elle a été mandatée, à savoir les affaires de ses propres missions, au lieu de s’ingérer dans les missions des autres institutions de la République. Nous invitons les élites de ce pays, institutions et société civile, à élever le débat et être à la hauteur des enjeux historiques. Le caractère latin produit du Tifinagh et du phénicien n’est pas étranger à notre histoire. Par contre, le caractère arabe, qui est d’essence assyrienne, n’est pas un caractère purement arabe, et donner un aspect sacré à des caractères d’écriture est inqualifiable en fin de compte.

Je mets l’accent sur l’autonomie de l’académie amazighe et sur la responsabilité de chacun d’accomplir sa propre mission au sein des institutions dans lesquelles elles officient. Le président du Haut conseil islamique a pour mission de libérer l’islam maghrébin de l’emprise du wahabisme saoudien, au lieu de s’occuper des questions de sociolinguistique qui ne le concernent pas de près. Il ne faut pas semer le chaos dans l’esprit des Algériens !».

Propos recueillis par Hafidh Bessaoudi

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