«Impossible d’exporter gratuitement du gaz vers la France»

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«Il est impossible d’exporter gratuitement du gaz ou n’importe quel produit liquide (d’hydrocarbures) vers la France ou un autre pays». C’est ce qu’a affirmé, hier, le vice-président des activités de commercialisation de Sonatrach, Ahmed El-Hachemi Mazighi, dans un entretien accordé à l’APS. «J’aimerais rappeler quelques principes en matière d’exportation. Pour qu’une molécule d’hydrocarbures puisse quitter le sol algérien, il faut qu’il y ait une déclaration douanière.

La base de cette déclaration est d’avoir un volume mesuré associé d’un prix. Sans déclarer le prix et le volume, vous ne pouvez pratiquement rien exporter», a expliqué M. Mazighi. Ce dernier a fait état de deux exceptions à cette règle, qui ont eu lieu en 2004, «où on devait exporter temporairement notre brut vers nos capacités de stockage en Corée. Le brut, dans ce cas, quittait l’Algérie avec une facture temporaire.

La deuxième exception concerne le processing du pétrole brut qu’on a entamé en 2018 : On transfère le titre de propriété à un client et vous êtes comptable d’un bilan d’importation d’essence et de gasoil par la douane». Dans le domaine du gaz naturel, il a tenu à souligner que «les choses sont bien verrouillées». «Pensez-vous que les organes sociaux de l’entreprise ou les autorités puissent approuver un contrat ou un avenant avec un prix égal à zéro ?

Ça ne s’est jamais vu», a-t-il soutenu. Par ailleurs, M. Mazighi a rassuré quant aux relations de Sonatrach avec ses partenaires, précisant qu’ «elles se poursuivent d’une manière normale». «Toutes les discussions que nous menons avec nos partenaires, que ce soit ExxonMobil ou autres, sont cadrées par des accords de confidentialité. Il est donc impossible de faire à la presse des points de situations réguliers sur l’état d’avancement des discussions.

Cela ne nous empêche pas, pour autant, d’informer s’il y a des suspensions ou décalage», a-t-il dit. Au sujet de la baisse des exportations des hydrocarbures en mois de janvier passé, le même responsable a indiqué que cela est dû aux plusieurs facteurs. Il s’agit, entre autres, des raisons météorologiques et la baisse de la demande. «En janvier 2019, il y a eu beaucoup de consignations portuaires à cause du mauvais temps.

Donc, énormément de cargaisons de brut, de produits raffinés ou de GNL/GPL sont passés du mois de janvier à février», a-t-il noté. En ce qui concerne la chute des exportations de gaz par gazoduc, durant les deux premiers mois de l’année en cours, M. Mazighi l’a imputé à la baisse de la demande des clients européens, précisant que «notre gaz est destiné à 95% vers le marché européen».

Samira S.

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