Karim Younes nommé médiateur de la République

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Lors d’une cérémonie qui s’est déroulée, hier, au siège de la présidence de la République, Karim Younes a été nommé et installé, au poste de médiateur de la République, par le Président Abdelmadjid Tebboune. Revenu au-devant de la scène politique à sa désignation, fin juillet 2019, par l’ex-chef de l’État, Abdelkader Bensalah, à la tête de l’Instance nationale de dialogue et de médiation (INDM), Karim Younes se voit ainsi gratifié pour son rôle joué durant une période politique très complexe.

Donné par plusieurs milieux comme successeur de Abdelkader Bensalah à la tête du Sénat, après sa démission, au lendemain de l’élection de Tebboune à la tête de l’État, l’ancien député de Béjaïa s’est vu octroyé un poste devant être le relais entre l’administration et l’administré, notamment dans la gestion et la résolution des conflits entre les deux parties. Théoriquement, le médiateur de la République est chargé d’améliorer, par son action, les relations des citoyens avec l’administration. Il intervient dans les litiges qui les opposent, en tentant de proposer des solutions.

Créé par Liamine Zeroual, en 1996, le poste de médiateur de la République a été confié à l’un des membres des 22 ayant enclenché la Révolution de novembre 1954, Abdeslam Habachi. L’ancien président de la République, Liamine Zeroual, l’avait alors créé par décret présidentiel, en mars 1996, dans le but de rétablir la confiance entre l’Algérien et son administration, qui s’est nettement détériorée, après les évènements d’octobre 1988, contrairement à ce qui était attendu par le peuple algérien.

Le 4 juillet 1998, le premier texte juridique organisant les relations entre l’administration et les administrés a été promulgué, en décret. Il a été rapidement suivi par trois arrêtés d’application, fournis par le ministère de l’Intérieur de l’époque. Le premier texte d’application traite la correspondance entre les services locaux et les citoyens, le deuxième parle de l’amélioration des conditions de réception, d’information et d’orientation et le troisième explique comment rationaliser les conditions d’obtention des certificats d’hébergement et de résidence. A cette époque, plusieurs juristes avaient loué le décret du 4 juillet 1998 et le contenu des textes d’application car, pour eux, ils traitent pour la première fois la relation administré/administration.

Mais avec l’arrivée d’Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République, en avril 1999, le poste de médiateur de la République fut tout simplement gelé, sans jamais être réactivé. Abdelmadjid Tebboune, qui n’a de cesse, depuis la campagne électorale, d’évoquer la nécessité de rétablir la confiance des citoyens en leur État, vient donc de relancer ce poste qu’il offre à l’ancien président de l’APN (juin 2002-juin 2004). Karim Younes est ainsi appelé à jouer le rôle de l’instrument devant contribuer au rétablissement de la confiance, répondant aux besoins des usages et de l’équité pervertis ces dernières années. Il est aussi de son rôle de faire en sorte de respecter la neutralité et de «moraliser» la vie publique, en renforçant les fonctions de contrôle, s’appuyant pour cela sur les médiateurs locaux qu’il devra nommer à son tour dans chaque wilaya.

M. A. T.

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