La mobilisation ne faiblit pas

Partager

La population de la wilaya de Béjaïa était au rendez-vous, hier encore, au 30e vendredi consécutif de mobilisation citoyenne contre le système. Et ce 30e vendredi intervient dans un contexte particulier marqué par l’arrestation, mercredi dernier, de l’une des figures de proue de ce mouvement populaire, à savoir Karim Tabbou, et «l’obstination» des tenants du pouvoir à organiser une élection présidentielle dans les plus brefs délais. Malgré ce qui est perçu par la population comme une escalade dans la provocation, les milliers de manifestants ayant envahi, hier, les rues de la capitale des Hammadites étaient imperturbables.

En nombre plus important que les vendredis précédents, les manifestants, «plus que jamais déterminés à poursuivre la contestation jusqu’à la victoire», ont scandé à tue-tête les slogans habituels du Hirak : «Ulac l’vot ulac», «Dawla madania machi 3askaria», «Pas d’élections avec la issaba», «Système dégage», ou encore «Pouvoir assassin» ont scandé en chœur les manifestants. Ceux-ci ont appelé à la libération de Karim Tabbou, coordinateur de l’UDS, un parti non encore agréé.

L’ex Premier secrétaire du FFS, arrêté mercredi près de son domicile familial et présenté jeudi au tribunal de Koléa, est poursuivi pour «atteinte au moral des troupes» de l’armée, selon l’article 75 du code pénal et risque jusqu’à dix ans de prison ferme. Agitant des drapeaux national et amazigh, la foule des manifestants s’est également exprimée à travers des banderoles et des pancartes : «Libérez tous les détenus d’opinion», «Celui qui est contre le hirak est contre l’État», «Karim Tabbou, nous continuerons le combat jusqu’au bout», étaient autant de messages que tenaient à faire passer les manifestants.

À noter que contrairement aux précédents vendredis, le barrage de police dressé à l’entrée sud de la ville de Béjaïa a été renforcé hier, mais aucune arrestation n’a été signalée. La manifestation s’est déroulée encore une fois dans le calme et aucun incident fâcheux n’a été enregistré. Signalons qu’une marche similaire a eu lieu durant la même journée à Akbou, où la mobilisation des citoyens contre le système demeure intacte. Une imposante marche, ayant drainé des milliers de citoyens, a eu lieu au centre-ville d’Akbou. Les manifestants, drapés de l’emblème amazigh et du drapeau national, ont réaffirmé leur «rejet de l’élection».

B. S.

Partager