La norme en politique

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Par Sadak Aït Hamouda

La norme en politique est de louvoyer avec son rival politique jusqu’à le pulvériser et le réduire à sa plus simple expression, de ne pas faire attention aux dégâts collatéraux qui s’en suivent et continuer son bonhomme de chemin, sans se soucier des conséquences. La norme en politique, c’est reprendre la parole même lorsqu’il faut se taire. Le (la) politicien (ne) doit parler malgré tout et dire ce qui lui passe par la tête, bon ou mauvais, l’essentiel est dans ce qu’il dit. Quand bien même devrait-il se tromper de vocable, il doit continuer à discourir, que l’on soit d’accord ou pas. Normalement, la norme en politique devrait prendre du bon côté les erreurs, les fautes, les violations, les transgressions de la grammaire, parce que le politicien l’aura voulu.

Et de plus, quoi qu’il puisse lui arriver, c’est toujours dans le sens qu’il suit qu’il s’en sortira avec des lauriers et des congratulations. La norme en politique reçoit des recommandations pour être à la page et suivre sa route vers son destin, mais sans biaiser son chemin. Le politicien doit le parcourir quelles que soient ses tournures, qu’elles soient montantes ou descendantes, pourvu qu’il soit fort en tout, surtout en semeur de mots. Les mots sont comme le blé qui pousse au gré de l’inaudible fatras de bavardages.

Combien de gens font de la politique comme du jardinage ? Ils bêchent, ils creusent, ils binent et tout le toutim, à perdre haleine jusqu’à n’en plus finir pour se retrouver au bout, reconnus comme grands politiciens. Ce qui induit dans ces choses-là, la parfaite façon ou la pire, on veut faire de la politique par toute saison sans se tromper de tuteur ou se gourer dans la sempiternelle cloison qui empêchera de rendre le bien pour le bien que l’on a fait. La norme en politique est de savoir puiser dans un puits sans fond l’eau qui sert au politicien pour abreuver ses pousses.

S. A. H.

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