«La réhabilitation se fera avant la fin de l’année»

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Plusieurs routes nationales et chemins de wilaya et communaux sont en état de dégradation avancé à Tizi Ouzou. Une situation qui exaspère les usagers. Le directeur des travaux publics, Smail Rabhi, dresse un état des lieux et revient sur le projet structurant de la pénétrante qui accuse un énorme retard.

La Dépêche de Kabylie : Plusieurs routes nationales, chemins de wilayas et communaux sont très dégradés et les citoyens ne cessent de se plaindre…

Smail Rabhi : Oui, malheureusement, c’est un fait. Mais nous y travaillons et un nouveau programme de réhabilitation de ces routes a été tracé et les travaux ont déjà commencé. Sur la RN12, la réhabilitation de 6 km est en cours sur le tronçon allant vers Yakouren. On a commencé les revêtements. Sur la RN71, concernant le tronçon allant d’Aghribs jusqu’à Aïn El Hammam en passant par Azazga, le marché est en cours de passation. La RN12 A, de Sidi Naaman vers Tigzirt, le marché aussi est en cours de passation.

Il y a aussi le cas de la rocade Sud, le marché est également en cours de passation et la RN25 vers Draâ El Mizan. Tous ces projets sont programmés pour cette année, ce sont des crédits qu’on a reçus cette année. Donc, le temps de viser les cahiers de charges et terminer les procédures et les chantiers seront lancés, ce qui devrait régler ce problème de routes dégradées. Tous ces travaux seront achevés avant la fin de l’année. Pour les chemins de wilaya, c’est vrai qu’ils sont dans un état catastrophique. Mais le problème ne dépend pas de notre volonté, il s’agit d’un problème d’argent.

Nous avons fait des rapports aux autorités pour nous dégager une cagnotte, le dernier courrier a été transmis il y a une quinzaine de jours. Ces chemins sont dans un état lamentable, surtout après le passage de divers réseaux de gaz, de fibre optique… Ce paramètre fait que des chemins, même nouvellement réalisés, se dégradent. Il faut toutefois savoir que depuis 2014 on n’a pas eu de financement pour les chemins de wilaya. Cela fait déjà 5ans ! Il faut savoir qu’une fois une route est touchée pour des travaux, ça devient sensible, surtout si elle n’est pas remise en état convenablement.

Il y a aussi le problème des poids lourds. Les routes ne peuvent subir plus d’un certain poids, mais malheureusement ça n’a jamais été respecté. Exemple, certaines routes sont conçues pour 13 tonnes / essieux, mais le poids subi atteint carrément le double. Cette surcharge agit bien sûr négativement sur la chaussée. Concernant les chemins communaux, il y a déjà un programme qu’on est en train d’achever. Il s’élève à 1,3 milliards de dinars, pour 220 km. L’avancement de ce projet est à 70%. Le problème rencontré ces derniers temps, c’est l’augmentation des prix des bitumes.

Il y a aussi l’arrêt de certaines entreprises et fournisseurs suite à la crise. Aujourd’hui, nous n’avons qu’un seul fournisseur qui est Naftal. Avec l’augmentation des prix donc, les entreprises locales trouvent du mal à s’approvisionner. On est en train de les pousser à achever ce programme en cette période estivale. Les travaux continuent, mais il est vrai que la cadence est au ralenti, suite à tous les paramètres que j’ai expliqués. La majorité des entreprises ont des problèmes financiers malheureusement. Avant, elles avaient des conventions avec les fournisseurs et le payement se faisait après livraison.

Mais maintenant, c’est à la livraison qu’il faut payer. Malgré tout, nous essayons de les booster. Nous avons également un nouveau programme d’un milliard deux cents qui est déjà confié. On voulait entamer les travaux et les finir cet été, mais avec la situation actuelle, les entreprises trouvent des difficultés pour travailler. Mais nous allons faire en sorte que ce soit concrétisé au plus vite.

Où en sont les travaux pour l’échangeur d’Azazga dégradé suite à l’affaissement du terrain?

Les travaux sont achevés. Celui de Fréha a été mis en service, quant à celui d’Ighil Garouedj, les revêtements sont en cours. Le dernier c’est justement celui qui a subi un glissement, les revêtements sont achevés et la circulation a repris de manière ordinaire.

Les projets structurants inscrits à l’indicatif de la wilaya ne voient toujourd pas le jour. Que se passe-t-il ?

Ces projets sont au stade des études. On a la voie expresse Draâ El Mizan – Aïn El Hammam qui est en voie d’achèvement. On a des project dont les études sont achevées, comme l’extension de la RN12 jusqu’à la limite de Béjaïa. On a fait des propositions pour la loi de finance 2020 et on attend pour voir ce qui nous sera accordé.

Le projet de la pénétrante accuse un énorme retard, où en est-il actuellement ?

En termes d’expropriations, on a libéré pas mal de nos engagements. Nous avons eu une réévaluation. On a consommé pratiquement 1,4 milliard de dinars de crédits de payement dans cet exercice. Ça nous a permis de régler une cinquantaine de familles. On en est entre 60 et 70% de l’opération, et nous attendons une rallonge pour les crédits de payement, qui a été accordée en principe, pour poursuivre la procédure. Normalement, on les aura incessamment.

Les 10 km prévus à la réception il y a plus d’une année sont en voie d’achèvement. Les travaux se poursuivent et sont pratiquement à 98%. Au niveau des tunnels, les travaux aussi se poursuivent, ils sont en train de faire le revêtement. En termes d’ouvertures (les terrassements), ils sont achevés à 100%. Au niveau du tunnel d’Aït Yahia Moussa, ils ont commencé le revêtement l’habillage. Il faut souligner qu’il y a un manque de financement actuellement, ce qui fait que la cadence est ralentie.

Les ouvriers ont protesté plusieurs fois…

Oui en effet, il y a eu des problèmes justement par apport à l’argent. Mais ils ont repris les travaux il y a 2 mois. Mais comme je l’ai dit, la cadence est au ralenti et on n’a pas pu renforcer les effectifs, toujours à cause du même problème. La promesse a été faite, mais les crédits n’ont pas suivi.

Le problème de l’opposition au niveau du village Maamar se pose toujours. Comment comptez-vous régler ce problème ?

L’urgence n’est pas à ce niveau, on est plus engagés pour régler les expropriés. Avec toutes les difficultés qu’on rencontre, on agit dans les endroits sensibles, notamment là où les ouvrages sont implantés, pour permettre l’avancement des travaux déjà entamés. Mais si on a d’autres crédits de payement, on essayera bien sûr de régler ce problème. Car à Maamar, il y a en même temps un problème d’expropriation et d’opposition. Des habitants s’opposent à l’implantation du viaduc à la périphérie du village. Ils suggèrent de prendre un autre couloir. Seulement, le problème est technique en plus d’être financier. L’étude globale a été optimisée. Il faut savoir qu’on l’a déjà déplacé du sud, comme c’était une zone fortement habitée, ce n’est pas le cas là avec une mosquée et cinq habitations.

Quand les 10 km – 2 km seront-ils mis en service ?

Ils sont en train de faire la signalisation et la séparation en béton. Donc pratiquement prêt.

Et pour la totalité du projet ?

C’est vrai qu’on est toujours à 52%. On ne peut pas se prononcer pour le reste pour le moment. On est à deux ans de retard, mais on peut le rattraper avec une bonne enveloppe financière. L’agence des autoroutes est le maître d’ouvrage du projet.

Entretien réalisé par Kamela Haddoum.

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