L’ADE de Tizi-Ouzou en danger

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Une grave crise financière secoue actuellement l’Algérienne des eaux de Tizi-Ouzou (ADE) et les choses risquent d’empirer.

C’est Amar Berzoug, le directeur de l’ADE en personne, qui a tiré la sonnette d’alarme, hier.

Cette crise est engendrée, en grande partie, par le fait que plus de la moitié des abonnés ne payent plus leurs créances, particulièrement depuis le début du Hirak, le 22 février dernier.

Ce responsable a indiqué que la crise grave que traverse l’ADE est désormais une réalité et qu’il est temps que les citoyens connaissent cette vérité. L’entreprise, qui est en danger, ne peut plus continuer à fonctionner de cette manière. Ce grand déficit financier a été à l’origine d’un retard de plus de 15 jours dans le versement des salaires de ses 1 800 travailleurs.

« C’est la première fois que la paie n’est pas virée avant le 25 du mois, ce qui est dû au fait que les caisses de l’ADE de Tizi-Ouzou soient vides », a expliqué Amar Berzoug. Ce dernier a indiqué que l’Algérienne des eaux souffre d’un manque terrible de moyens financiers sans oublier l’insuffisance du personnel devant intervenir dans différents créneaux.

L’ADE est, en outre, victime de piquages illicites des conduites d’eau. Non seulement, ses caisses sont vides mais elle a aussi des dettes, notamment auprès de la Sonelgaz. «La Sonelgaz nous doit pas moins de 75 milliards de centimes», a révélé, hier, le même responsable, tout en rappelant que la masse salariale mensuelle de l’ADE de la wilaya de Tizi-Ouzou est de pas moins 10 milliards de centimes.

De ce fait, il n’est pas du tout évident qu’elle puisse continuer à faire face à toutes ces difficultés, si la moitié des citoyens continue à ne pas payer ses factures. Le directeur de cette entreprise va encore plus loin, en déclarant que l’ADE, de manière générale, ne peut plus continuer à produire 01 mètre cube d’eau à 45 DA et de le faire payer au consommateur à seulement 18 DA.

Le manque à gagner est flagrant et insupportable. Il engendre, à coup sûr, un effondrement de l’Algérienne des eux à moyen terme, a estimé le même responsable. En tenant ce genre de discours, M. Berzoug ne veut guère justifier les problèmes de pénurie d’eau que connaît une partie des commues de la wilaya mais plutôt tenir le citoyen informé de la situation critique dans laquelle se trouve cette entreprise citoyenne.

«Les citoyens qui ne paient pas leurs factures ne doivent pas oublier que c’est l’ADE qu’ils pénalisent et, qu’indirectement, ils se pénalisent eux-mêmes», a ajouté ce responsable. Ce dernier a rassuré que si les caisses arrivent à se rééquilibrer, ses services pourront parer à une grande partie de la crise d’eau, qui sévit dans la wilaya depuis le début de l’été.

L’argent étant le nerf de la guerre, l’ADE ne peut pas s’en passer. Elle en a besoin pour la prise en charge des problèmes d’alimentation en eau potable que notre interlocuteur n’a guère essayé de nier. Il a toutefois mis l’accent sur le fait que dans une grande partie de la wilaya, ce problème a pu être réglé de manière efficace et définitive, mais beaucoup reste à faire, reconnaît, en toute objectivité et honnêteté, M. Amar Berzoug.

Aomar M.

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