L’Algérie, les religions et les cultures

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Par S Ait Hamouda

L’Algérie est d’essence un pays multi religieux par son Histoire et tient à le rester pour ne pas dire à le redevenir, bien que l’Islam soit la religion majoritaire.

La religion, la spiritualité sont pour les Algériens une constante à ne pas contraindre, faute de quoi il vous arriverait des ennuis. Ce que vient de dire le ministre du Tourisme à Tibhirine, dans la wilaya de Médéa, c’est sûrement une déclaration mûrement réfléchie, venant d’un membre du gouvernement actuel.

Le religieux est ce qu’a l’individu de plus important, voire de plus valorisant envers Dieu. Mais chez nous, ne cherchons pas à tergiverser, puisque le touriste s’en fout de notre croyance, cependant que voulons-nous de plus que notre identité, de notre spiritualité qu’elle soit musulmane, chrétienne ou juive, si ce n’est la sublimation du divin par l’extraction de notre intimité voulue ou pas.

Il s’avère que la religion, quelle qu’elle soit, rétablit l’homme dans son humanité, le corrige dans ses travers et le règle dans ses faux pas, à ceci près qu’il vienne à se soumettre au dictat de ce qu’il prend ou ce qu’il croit au plus profond de lui-même.

À Tibhirine, à Notre Dame de l’Atlas, où on a connu des tragédies innommables et des faits humains de grande portée, le ministre, sans les citer, a quand même essayé de leur rendre l’hommage qu’ils méritent. Nous arrivons à comprendre que la culture, les religions, les traditions du bassin méditerranéen sont un tout, quoiqu’on dise, rassembleur, avec toutes les différences. Ce qui semble diviser, séparer ou morceler les peuples, les unit dans leurs distinctions. Il nous semble, malgré les dissemblances qui nous fragmentent, qu’il y a là sujet à débat.

Ce qui nous rassemble, ce ne sont pas les religions, mais la culture. Il est temps, a estimé le ministre, «de programmer des circuits touristiques à vocation cultuelle en mesure de mettre en avant la richesse de notre patrimoine et offrir, ainsi, un produit nouveau aux touristes». Bien dit ! Mais la chose qui nous met au diapason des pays civilisés est celle qui nous rendrait notre mémoire saine et sainte, sans avoir besoin d’être béatifiée par qui que ce soit.

S. A. H.

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