Le désordre en porte-à-faux

Partager

Par S Ait Hamouda

Les citoyens de la wilaya de Tizi-Ouzou et d’autres wilayas ferment deux jours par semaine les mairies, pressés par le SNAPAP. C’est de bonne guerre. Mais dans le cas de figure, qui débourse en fin de compte ? Lorsque les employés font grève et les citoyens ferment les routes quand ça leur chante à la veille de la rentrée sociale, où on a besoin de documents administratifs multiples, où pour les néo bacheliers on s’apprête à s’inscrire, donc on est appelé à se déplacer souvent. N’en parlons pas pour les urgences médicales. Ils posent un véritable problème socio-économique au pays. Normalement, le «hirak» revendique la liberté, la paix pour l’Algérie et non l’anarchie où le citoyen sanctionne son concitoyen, où le peuple s’auto-flagelle à tire Larigot.

Ce qui amène les gens par sur-politisation à décider de s’entre-châtier pour demander la démocratie. À qui cette revendication s’adresse-t-elle, au pouvoir, aux administrateurs ou à soi ? Cela veut dire, à travers ces conduites, qu’on a rien compris du tout à la République, à la démocratie qu’on demande à hue et à dia par le biais des marches organisées chaque vendredi que Dieu fait et accessoirement tous les mardis par les étudiants.

On peut comprendre ces processions qui durent depuis le 22 février. Mais à voir la tournure que prennent ces manifestations, il y a fort à craindre le pire dans ces situations où l’on bât le pavé avec des mots d’ordre en porte à faux par rapport à l’essentiel exigé. Que l’on fasse grève, que l’on veuille appliquer la dissidence civile sans en connaître la portée, que l’on boycotte les autorités de proximité, et tutti quanti… À quoi vont-elles nous mener ces actions ?

Au contraire de ce qu’on revendique résolument. Il y a certainement des comportements civilisés qui permettent aux uns et aux autres d’avoir ce qu’ils veulent par des revendications paisibles et calmes. «Silmiya» est un leitmotiv sensé qui rejette la violence d’où qu’elle vienne, qu’elle soit inspirée de n’importe quelle chapelle, mosquée ou sanctuaire politiciens. Cela écrit, il va sans que dire que la panacée est dans la paix et non dans le désordre.

S. A. H.

Partager