Le développement local au menu

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L’assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou tient, à partir d’aujourd’hui, une session extraordinaire qui s’étalera sur deux jours (26 et 27 février), à l’hémicycle Aissat Rabah, consacrée au développement local.

Le programme sera axé sur trois principaux dossiers : La situation des programmes sectoriels de soutien à la croissance économique ; La situation des programmes de développement économique et de l’amélioration du cadre de vie des citoyens ; La situation des opérations de développement local entrant dans le cadre des PCD et du CSGCL. Les débats s’annoncent donc chauds, entre les élus et les directeurs de l’exécutif de l’administration de wilaya. Tous les secteurs, notamment l’investissement, les réseaux divers, les projets structurants, l’éducation et la santé, seront décortiqués. Il est attendu des orientations et des recommandations pour booster la roue du développement grippée depuis de nombreuses années au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou.

Le président de l’assemblée, Youcef Aouchiche, explique : «Nous avons décidé d’organiser et de consacrer cette session exclusivement au développement local de notre wilaya. Toutes les questions liées au développement local seront discutées. Nous allons à l’occasion cerner les blocages, les entraves et tout ce qui empêche la relance du développement de notre wilaya. Nous n’allons pas nous en tenir aux constats, mais proposer des solutions et tracer une feuille de route qui impliquera tous les acteurs concernés, pour asseoir une véritable dynamique de développement et dénouer les blocages qui entravent un grand nombre de nos projets». Il ajoutera : «Le reste à réaliser est pratiquement de 24 000 milliards de centimes, ce qui est énorme, mais sur le terrain ce n’est pas visible. Notre wilaya a bénéficié de plusieurs projets, mais ils sont soit à l’arrêt, soit en retard et pour certains même pas lancés ou mal réalisés. Pour toutes ces raisons, il faut rompre avec certaines pratiques et veiller à ce que l’argent soit utilisé à bon escient». S’agissant du programme de la session, le P/APW précise : «Nous allons revenir sur les programmes sectoriels de soutien à la croissance économique, car seul un engagement de toutes les parties est susceptible de créer de la richesse et extirper notre wilaya du marasme dans lequel elle patauge. Le soutien à la croissance économique dans l’ensemble des projets structurants qui peuvent servir d’appui au développement économique et à la création de la richesse et de l’emploi. Les projets d’électricité, la viabilisation des zones d’activités et les programmes d’amélioration urbaine qui ont connu, dans leur globalité, un échec cuisant. Le deuxième axe va porter sur les programmes de développement socioéconomique entrant dans le sectoriel. Cela concerne la santé, l’éducation, l’hydraulique, l’AEP et l’assainissement, chose qui a un lien direct avec la prise en charge des doléances de nos concitoyens. Le 3ème axe va porter sur les dotations financières dans le cadre des PCD et de l’ex-FCCL», a-t-il détaillé.

«Il faut une vision d’avenir pour stabiliser notre wilaya»

«Notre wilaya a aussi besoin de nouveaux projets que nous allons défendre. Il y a aussi le projet du nouveau CHU qui devra être dégelé, nous allons aussi relancer des projets déjà prévus dans le cadre du programme de l’aménagement de la wilaya (PAW). Nous devons avoir une vision d’avenir et sortir de la gestion de l’urgence. Nous réfutons cette logique prônée par les pouvoirs publics qui consiste à gérer les urgences et les réclamations sans pour autant se projeter dans l’avenir. Nous pensons que pour stabiliser notre wilaya nous avons besoin d’une vision d’avenir pour tous les secteurs. À titre d’exemple, le secteur de l’investissement qui doit être relancé car présentement il connait des performances très faibles. Certaines raisons sont objectives, mais d’autres ne le sont pas et nous devons trouver de solutions et tracer une feuille de route commune pour le relancer. Il y a plusieurs investisseurs porteurs de projets important qui peuvent créer de la richesse et de l’emploi, nous devons les accompagner, c’est la seule garantie d’un réel développement durable. C’est le seul moyen d’avoir une ressource financière dont notre pays commence sensiblement à manquer. Nous ne devons plus compter sur le soutien de l’État, il faut des solutions palliatives pour développer nos communes, notre wilaya et notre pays tout entier. Les ressources humaines existent, les porteurs de projets aussi, c’est à nous, en tant que responsables locaux, de capter toutes les énergies, de les orienter pour la création de la richesse et de l’emploi. Certes, nous prévoyons des assisses spéciales et profondes pour le secteur de l’investissement, mais nous allons quand même en parler durant cette session, c’est important. Mais l’objectif essentiel de cette session est de relancer le développement de notre wilaya et de situer les responsabilités de certains blocages. Aujourd’hui, avec les diminutions des dotations financières, on ne peut pas se permettre de se retrouver avec des projets non lancés depuis 2010, il est inadmissible que des financements somnolent dans les caisses de la trésorerie, alors que ces dotation sont censées améliorer le cadre de vie du citoyen et soulager ses souffrances. Pleins de projets inscrits ne voient pas le jour, d’autres connaissent des retards immenses, on ne peut plus tolérer ce genre de situation, tout le monde doit être responsabilisé, y compris l’exécutif de wilaya, les élus et les entreprises réalisatrices. C’est de cette manière que nous pourrons construire un État fort et crédible et rétablir la confiance entre gouverneurs et gouvernés. La situation sera décortiquée et des propositions et recommandations seront faites. Je suis confiant que le débat sera porteur», a-t-il conclu.

Hocine T.

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