Le fonds d’investissement de wilaya inexploité

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Le fonds d’investissement de la wilaya de Tizi Ouzou n’est exploité qu’à un pourcentage très minime, à peine trois opérateurs en ont bénéficié jusque-là, dont un premier projet entré en exploitation. Une réalité que la FINALEP explique par une carence de communication par apport à ce dispositif. Intervenant, hier, sur les ondes de la radio locale, Boulardjem Abdelkader, cadre dans la société de gestion des fonds, a expliqué ce que sont cette société de gestion et ces fonds qu’elle gère. «La FINALEP est la première expérience algérienne en matière de pratique du capital investissement, créée par deux institutions bancaires la BDL et le CPA, en étroite collaboration avec deux institutions financières européennes : l’Agence française de développement et la Banque européenne d’investissement».

L’objectif de la création de cette société, note-t-il, «est d’asseoir l’ancrage d’un nouvel instrument, en l’occurrence le capital investissement, pour répondre aux besoins spécifiques du financement de la petite et moyenne entreprise en Algérie». Malheureusement, le constat est que ce fonds est ignoré par les jeunes promoteurs locaux qui ne recourent pas à cet emprunt. Le responsable justifie cette «réalité» par le fait que «le dispositif est entré en vigueur en 2011 et la gestion de ce fonds à Tizi Ouzou avait été confiée dans un premier temps à une banque publique, et ce n’est qu’après 2015 que nous avons repris sa gestion».

Depuis, poursuit-il, «on a consenti trois accords de financement à différents opérateurs économiques, dont un est entré en exploitation et deux autres vont l’être incessamment». Une situation qui, selon M. Boulardjem Abdelkader, nécessite des efforts supplémentaires, en matière de vulgarisation et de communication notamment. «Le manque de vulgarisation et l’insuffisance de l’information font que beaucoup n’ont pas entendu parler de ce fonds. La communication nous fait défaut, l’activité reste méconnue et on doit faire un travail dans ce sens», a-t-il plaidé.

Dans ce sillage, il a indiqué que la FINALEP «vise à se rapprocher des porteurs de projets (…) Nos portes sont ouvertes». «De 2011 à 2016, il y avait un réel engouement, mais nous n’étions pas au commandes de ce fonds. Depuis 2016, il y a eu des tentatives de dépôts de dossiers, mais au final on n’en a accordé que trois. Ce qui est évidemment insuffisant», a-t-il encore expliqué. «Les porteurs de projets doivent comprendre ce que c’est que la FINALEP. Ce n’est pas un crédit classique comme ça se passe chez les banques. C’est une participation qui confère à la FINALEP la qualité d’associé pendant une durée limitée de 5 à 7 ans», précise le responsable. «Les pouvoirs publics ont créé ces fonds d’investissement dans 48 wilayas. Ils ont essayé d’analyser les besoins et le manque de fonds propres.

La FINALEP va aider les porteurs de projets à consolider les fonds propres, du moment où les besoins financiers constituent la problématique de la concrétisation des projets». Les secteurs d’activités concernés par le fonds d’investissement de wilaya, selon toujours le même interlocuteur, sont tous les secteurs économiques, à savoir notamment l’industrie du semi manufacturier, l’industrie pharmaceutique, parapharmaceutique, de transformation et recyclage, agroalimentaire, tourisme et hôtellerie et même la formation. L’emprunt est plafonné, sur fonds d’investissement de wilaya, à 100 millions de dinars et à 180 millions de dinars si c’est par un financement direct de la FINALEP. Les promoteurs opérant dans le cadre des dispositifs d’aides sont aussi concernés par cet emprunt, dans le cas où ils ne sont pas déficitaires. La FINALEP interviendra en deuxième phase pour permettre à la micro entreprise de se développer et passer à un autre cap, explique M. Boulardjem. Les entreprises publiques, quant à elles, ne sont pas concernées, puisque ce fonds est «destiné à booster le secteur privé. Le secteur industriel stratégique dépend du fonds national d’investissement créé pour les restructurations des entreprises publiques en difficultés».

Kamela H.

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