L’EPA dénonce «des tracasseries injustifiées»

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Pour le deuxième mercredi consécutif, plusieurs dizaines de Chrétiens, membres de l’Église Protestante d’Algérie (EPA), se sont rassemblés, hier, devant le portail principal du siège de la wilaya de Béjaïa pour réclamer la levée des scellés apposés sur leurs lieux de culte. Au total, douze lieux de culte protestants ont été fermés par les autorités, dont cinq dans la wilaya de Béjaïa et sept à Tizi Ouzou. La dernière a été mise sous scellés hier, mercredi. «Sans décision de justice, les autorités ont procédé à la fermeture d’une douzaine d’églises. Dernières en date, trois églises (une à Makouda et deux à Tizi Ouzou) ont été scellées en deux jours, mardi et mercredi derniers, par les forces de l’ordre, en usant de violences contre les fidèles qui étaient en prières», relève un communiqué de l’EPA, publié hier.

Tout en dénonçant «des tracasseries officielles, aussi illégales et injustifiées», l’EPA déplore le fait que la liberté de culte, «pourtant garantie par la Constitution, est violée dans les faits». Par conséquent, l’EPA appelle les autorités à annuler ces fermetures «arbitraires» qui risquent, selon elle, «de porter atteinte à la cohésion nationale». Cette vague de fermeture des lieux de culte protestants, qui intervient dans un contexte politique particulier, vise, selon l’EPA, «à susciter des troubles parmi la population plus unie que jamais pour construire l’Algérie plurielle, l’Algérie de l’égale citoyenneté pour tous, qui va consacrer les libertés, les droits de l’Homme et le respect mutuel de nos différences». Dans un autre chapitre, l’EPA a tenu à exprimer «sa sincère gratitude à l’ensemble de nos concitoyens qui, dans la diversité de leurs croyances religieuses et de leurs convictions politiques, ont spontanément exprimé une solidarité fraternelle à l’égard des Chrétiens, cibles de tracasseries discriminatoires».

Boualem Slimani

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