Les avocats de Boumerdès ont organisé, hier, un sit-in devant la Cour «pour protester contre la violation de la loi fondamentale du pays, la Constitution». Ils étaient des centaines à répondre à l’appel à deux jours de protestation de l’Ordre des avocats, qui exprime, par cette action, son rejet du 5e mandat et du système en place et dénonce «les violations successives de la Constitution».
Sur les pancartes brandies par les robes noires, on pouvait notamment lire : «Non à la violation de la Constitution», «Oui à un État de droit», «Non au 5e mandat», «Système dégage !» et «L’avocat défendra toujours la loi et le citoyen». D’autres sit-in ont été observés par ces hommes de loi devant les tribunaux de Dellys, Bordj Ménaïel, Boumerdès et Boudouaou.
Les audiences ont été gelées à travers les quatre tribunaux de la région et la contestation s’est élargie pour toucher les greffiers, qui se sont joints aux avocats pour protester contre le système en place. «Nous ne pouvons pas rester en marge de la société et regarder, sans réagir, le peuple uni comme un seul homme pour dire non au 5e mandat et au système», dira Me Chikhi.
«Le conseil constitutionnel est devant un test historique, il doit respecter la loi fondamentale du pays et la loi organique électorale», lance un autre avocat. Durant deux heures, les robes noires ont scandé des slogans hostiles au pouvoir. Le rassemblement organisé devant la cour a été renforcé par un mouvement anti 5e mandat de lycéens devant la cour.
«Nous allons observer un autre sit-in aujourd’hui (mardi, ndlr) pour réitérer notre rejet de ce système qui veut encore s’accrocher, pour ruiner davantage ce magnifique pays auquel le peuple a prouvé son attachement, en donnant une belle leçon aux responsables corrompus qui nous gouvernent et au monde entier», dira notre interlocuteur. Et d’ajouter «Belaïz finira dans la poubelle de l’Histoire s’il continue à refuser de nous recevoir».
Youcef Z.