Les enseignants de langue amazighe exerçant dans le cycle secondaire, à Tizi Ouzou, sont désemparés. En cause, ils ont été informés tardivement, c’est-à-dire au lendemain du lancement de l’année scolaire, du changement intégral du programme d’enseignement inhérent à l’exercice 2019/2020. En effet, les professeurs en question ont été saisis par leurs inspecteurs respectifs qui les ont notifiés que le programme sur lequel ils se basaient jusque-là n’est plus de mise, cette année.
Ce n’est que le 23 septembre prochain qu’un séminaire sera organisé au profit des enseignants, afin de les mettre au parfum de la nouvelle démarche pédagogique à adopter pour l’année en cours. Mais en attendant, ces professeurs ne savent plus quels cours dispenser aux élèves. Il faut préciser que le problème d’absence d’un programme unifié et officiel concernant les cours de langue amazighe se pose avec acuité. Les enseignants de cette matière sont souvent livrés à eux-mêmes. Malgré le soutien dont ils bénéficient tout au long de l’année de la part de leurs inspecteurs, qui se donnent également à fond pour garantir une meilleure qualité d’enseignement, il n’en demeure pas moins que l’absence de supports pédagogiques et de manuels scolaires standards reste un problème majeur qui entrave sérieusement l’enseignement de cette langue.
A cet écueil s’ajoute un autre inhérent au statut facultatif de cette discipline, en vigueur depuis l’introduction de tamazight dans le système éducatif, soit en septembre 1995. A ce jour, l’enseignement de tamazight n’est toujours pas obligatoire. Ce qui n’est pas sans dévaloriser cette matière, surtout aux yeux de l’élève. N’eut été l’esprit militant dont se nourrissent la majorité des professeurs de tamazight, les moult obstacles rencontrés auraient fini par en décourager plus d’un.
Aomar Mohallebi