Par Sadek Aït Hamouda
Qu’est-ce qu’on fait à l’école à part apprendre à lire, à parler et à compter. Qu’y a-t-il d’autre ? Bien sûr la morale, apprendre la citoyenneté et beaucoup de choses encore, mais pas à prier. Cela Mme la ministre de l’Éducation l’a signifié aux établissements scolaires de manière claire et nette.
Mais là il s’avère qu’en Algérie, il y a des avocats du Dieu, qui n’en a pas besoin de défenseurs, qui montent au créneau pour descendre en flamme la ministre. Seulement, il y a une question qui mérite d’être posée : Est-ce que l’école est une mosquée, une zaouia, ou un organisme privé qui dispense l’enseignement religieux ? Non bien sûr, c’est un lieu où l’on enseigne les sciences, les mathématiques, l’histoire et la géographie, la religion il y a des lieux pour ça.
Que l’on soit adeptes de Dieu ou de n’importe qui, la foi est une histoire personnelle, individuelle et ne concerne en rien la scolarité de l’enfant, de l’élève. Ils sont nombreux à réagir à n’importe quelle expression de Mme Benghabrit, parce que leur but est de l’emmener à quitter son poste, de démissionner, finalement de déserter. La ministre n’est pas de celles ou de ceux qui fuient un poste où elle donne satisfaction à tous les Algériens soucieux de leur école citoyenne.
Qu’ils soient islamistes, intégristes, ou se qu’ils veulent, ils n’ont pas le droit de se mêler de ce qui représente pour le pays l’avenir. L’avenir n’est pas dans savoir prier, il est dans les sciences appliquées. Que l’élève sache le sens de l’abstraction, parler posément, définir le vrai du faut, mais pas prêcher et écouter des sermons à dormir debout. Cela l’amène à savoir comment laver un mort et rien d’autre.
Connaître les penseurs tels qu’Averroès, Avicenne, Ibn Khaldoun, que nos populations scolaires ne connaissent pas du tout, c’est ce qui protège ceux-ci de l’idéologie wahhabite et les prémunit contre le radicalisme. «Déradicaliser» est l’objectif de toute école digne de ce nom. Que le radicalisme, dont se gargarisent les hurluberlus de tout poil, ne va pas mener loin dans leur scolarité nos enfants.
S. A. H.