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Allègement de la fiscalité, relèvement du SNMG, réforme de l’école… : Les mesures d’urgence d’Abdelmadjid Tebboune

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Parmi les priorités du plan d’action du président de la République, la relance de l’économie à travers notamment la refonte du système fiscal. Un coup de pied dans la fourmilière du système éducatif est également projeté dans «les plus brefs délais». Abdelmadjid Tebboune paraît plus pressé que les autres de se lancer dans les réformes pour pouvoir instaurer sa «Nouvelle République» qui tranche radicalement avec l’ancien système politique du pays. Pour ce faire, plusieurs chantiers vont être ouverts à la fois, dans les mois prochains.

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C’est ce qui ressort de son premier discours officiel de chef de l’État, au terme de son investiture jeudi. Conscient que, pour ce faire, «il était nécessaire de dépasser la situation actuelle», Tebboune n’a de cesse de réclamer le rétablissement de la confiance du peuple en les institutions de l’État pour pouvoir réaliser sa feuille de route. Ainsi, et sur le plan économique, Abdelmadjid Tebboune annonce désormais une refonte du système fiscal et la promotion des énergies renouvelables.

Un appel «sincère» est d’ailleurs lancé, lors de son discours, aux hommes d’affaires et aux chefs d’entreprises «à investir avec force» pour développer et diversifier l’économie, les assurant de son «plein soutien». La relance économique prônée désormais par le nouveau président de la République s’appuie aussi sur le «lancement de grands projets et infrastructures de base, en sus de l’encouragement de l’investissement productif, la diversification du tissu industriel à travers la promotion des petites et moyennes entreprises (PME) et de l’activité économique créatrice de postes d’emploi».

Se projetant dans les courts délais, le Président Abdelmadjid Tebboune a réitéré l’ensemble des ses engagements faits lors de la campagne électorale en direction des acteurs de l’économie nationale, qu’ils soient du secteur privé ou public, tout en réaffirmant son «attachement à la redynamisation et au renforcement de l’économie nationale» à travers les chantiers et projets qu’il compte lancer ou soutenir à travers de nouvelles mesures incitatives et d’encouragement à l’égard des investisseurs.

À ce titre, il a insisté sur «l’impérative réforme du système fiscal» : «Nous procéderons à une réforme profonde du système fiscal (…) et veillerons à l’établissement d’incitations fiscales à même de garantir la relance de l’économie nationale, notamment du tissu des start-up et des petites et moyennes entreprises (PME)», s’est-il engagé d’emblée. «Nous œuvrerons à l’allègement des charges fiscales des entreprises publiques et privées, à travers la mise en place de mécanismes spécifiques pour atteindre cet objectif et veillerons également au renforcement de l’économie du savoir créatrice de richesses et de postes d’emploi», a-t-il argumenté.

Au profit des médias, Tebboune s’est engagé à respecter la liberté de la presse, estimant qu’il s’agit d’un droit constitutionnel. Comme il a promis de «régler la problématique liée au monopole de la publicité publique», détenu par l’ANEP.

Suppression de l’IRG et relèvement du SNMG

La connexion entre l’entreprise et l’université est nécessaire pour pouvoir profiter des attributs de la recherche scientifique, selon Tebboune pour qui, il est «nécessaire d’établir un lien entre l’université et le monde de l’économie pour une exploitation optimale et efficiente de la Recherche scientifique dans le développement économique». «Nous nous emploierons à l’encouragement du secteur de l’énergie, notamment les énergies renouvelables et propres (…), comme il est impératif de renforcer notre présence énergétique sur les continents asiatique et européen», a encore déclaré le chef de l’État.

L’amélioration des conditions de vie des citoyens est tributaire, selon le chef de l’État, de l’application de deux mesures phares promises lors de la campagne électorale : le relèvement du salaire national minimum garanti (SNMG), et la suppression de l’impôt sur le revenu global (IRG) aux travailleurs touchant un salaire égal ou inférieur à 30 000 dinars/mois. Le président de la République a affirmé à ce sujet que «l’État œuvrera sans relâche à la promotion de la qualité de vie du citoyen et à soutenir son pouvoir d’achat notamment la classe moyenne et les catégories précaires», a-t-il estimé, et d’annoncer «l’annulation de l’imposition des catégories à faible revenu».

Une promesse qui constitue l’un des 54 engagements pris devant le peuple algérien et qu’il a promis de réaliser lors de son mandat présidentiel. Son soutien aux classes moyenne et défavorisée passe également par le droit au logement, a-t-il laissé entendre, affirmant à ce propos que «nous n’accepterons jamais que des Algériens continuent à vivre dans des bidonvilles ou dans des habitations précaires», tout en réitérant l’attachement de l’État à mettre fin à la crise du logement.

Révision dans le système scolaire et universitaire

L’une des préoccupations majeures de la famille algérienne reste incontestablement la surcharge du programme scolaire, notamment du cycle primaire, générée par la dernière réforme du système éducatif. Une saturation des programmes qui n’est pas sans conséquences négatives sur la scolarité des enfants, mais aussi sur leur santé menacée sous l’effet d’un cartable surchargé. Les alertes données depuis plusieurs années par les parents et les spécialistes n’ont pas laissé, semble-t-il, le nouveau Président insensible, puisqu’il promet, dans son premier discours officiel, de revoir les programmes scolaires et de régler le problème de la surcharge du cartable de l’élève.

«L’éducation est devenue une préoccupation pesante pour la famille et l’État à la fois», a-t-il reconnu. Et de promettre, par ailleurs, «davantage de renforcement pour les cantines et le transport scolaires à travers tout le territoire national, notamment dans les régions enclavées, les zones rurales et les régions du Sud et plus d’intérêt et de soutien à l’enseignant, matériellement et socialement». Idem pour l’enseignement supérieur auquel le Président s’est engagé à accorder «l’intérêt lui permettant de jouer un rôle dans l’édification de la Nouvelle République». L’université, a-t-il estimé, doit «jouer un rôle pionnier dans l’édification de la nouvelle République algérienne».

Et pour y parvenir, Tebboune suggère «le développement des programmes pour hisser le niveau des diplômés et jeter des passerelles entre l’Université et le monde du travail afin de faire d’elle la locomotive de l’édification d’une économie forte». Comme il s’est engagé à valoriser la bourse universitaire, notamment pour les étudiants en sciences exactes, et à promouvoir la profession d’enseignant et de chercheur sur les plans matériel et social. Le chef de l’État a, néanmoins, mis l’accent sur «le problème de l’unification de la langue d’enseignement depuis le primaire jusqu’à l’Université».

La création de pôles universitaires, l’éradication de la bureaucratie qui «tue la créativité et l’innovation», ont été aussi évoquées par Abdelmadjid Tebboune dans son discours consacré au chapitre de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Le soutien de l’État aux sports est également évoqué par le nouveau président de la République, qui a souligné la «nécessaire assistance matérielle aux sportifs pour leur bonne préparation», mais également à travers l’aide des équipes professionnelles.

Au sujet de la politique étrangère de l’Algérie, le président de la République s’est montré en droite ligne avec la tradition de la diplomatie algérienne notamment sur le principe de non ingérence, et de celui du soutien aux peuples à disposer de leur propre avenir. Pour Abdelmadjid Tebboune, désormais, «la politique étrangère devra être en accord avec les intérêts de l’Algérie, qui développera des relations d’amitié et de coopération avec tous les pays avec lesquels elle entretient des relations diplomatiques», a-t-il martelé.

M. A. T.

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