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Après l’annonce du gouvernement Bedoui : Les partis politiques réagissent

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Le nouveau gouvernement Bedoui essuie des réserves sévères de la part de la classe politique. Jusque-là rares furent les voix qui ont applaudi.

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FFS :

«Le régime cherche à gagner du temps»

Le Front des forces socialistes, dans un communiqué, déclare qu’«une fois de plus, le pouvoir s’entête et persiste dans sa course effrénée tout droit vers le mur. À travers la nomination de ce nouveau gouvernement, nous constatons que le régime cherche à gagner plus de temps, pour réorganiser ses rangs et préparer ses prochains coups politiques». «Le pouvoir n’a finalement pas dérogé à ses pratiques d’antan qui consistent à tout faire bouger pour que tout reste en place», ajoute-t-il. Pour le FFS, «le maintien du Général Major Gaid Salah dans son poste au gouvernement résonne, à lui seul, comme une cinglante réponse à ceux qui croyaient au miracle au sein du sérail». Le plus vieux front de l’opposition affirme que «le régime, combien même affaibli et paniqué, a décidé une fois de plus d’ignorer les revendications légitimes et pressantes de la quasi-totalité du peuple algérien qui aspire et se bat pour le changement radical de ce système. Le FFS dénonce énergiquement ce mépris caractérisé à l’égard du peuple révolté». Le parti dénonce «une propagande médiatique qui vise à créer l’incompréhension et la confusion chez les Algériens et dans l’opinion publique. Il est clair que le pouvoir s’affaire activement à assassiner la révolte populaire en miroitant le spectre d’un chaos national». «Le FFS, qui vient de présenter une proposition de sortie de crise pour l’avènement de la deuxième République, invite le peuple algérien à maintenir sa mobilisation intacte afin de faire aboutir ses revendications légitimes», lit-on encore dans le communiqué. «Le FFS invite aussi les acteurs politiques et sociaux et les personnalisés crédibles et indépendantes à s’unir comme un seul homme autour d’une unique option, celle qui consiste à amorcer un véritable processus démocratique de transition. Le FFS réaffirme son engagement à rester mobilisé jusqu’à la satisfaction complète des revendications populaires pour la liberté, la démocratie et l’autodétermination», souligne le communiqué.

Louiza Hanoune (PT) :

«Une nouvelle tentative de sauvetage du système»

Pour le parti de Louisa Hannoun, c’est «une nouvelle tentative de sauvetage du système». «Suite au remaniement ministériel partiel annoncé hier soir (ndlr dimanche soir), le SPBP (secrétariat politique du bureau politique) déclare : Précédée et préparée par de folles rumeurs sciemment répandues, dont l’arrestation théâtrale d’hommes d’affaires dans une démarche subliminale, hier, a été rendue publique une nouvelle tentative de sauvetage du système matérialisée dans un pseudo-changement dans le gouvernement», indique le PT dans un communiqué. Ce dernier souligne qu’«au-delà des personnes qui ont intégré le gouvernement, sélectionnées sur la base de critères obscurs et qui pour certaines relèvent de l’ubuesque, cette vaine opération de replâtrage, attribuée au président de la République, est un contournement de la volonté de l’écrasante majorité de chasser un système obsolète et périmé» (…) «Le gouvernement Bedoui est le produit d’une transaction politique qui s’apparente à un chantage». Et d’expliquer : «En effet, parce qu’il intervient suite au brandissement par le chef d’Etat-Major du recours à l’article 102, habillé en un deuxième temps par les articles 7 et 8 de la constitution, impliquant dangereusement l’ANP, malgré le rejet de l’écrasante majorité du peuple qui y voit un détournement des objectifs du processus révolutionnaire, il apparait clairement que le prétendu nouveau gouvernement est le produit d’une transaction politique qui s’apparente à un chantage, dont l’objectif est la continuité du système et du régime présidentialiste oppresseurs rejetés par l’écrasante majorité». «Cette opération s’inscrit donc dans la protection des intérêts et ou privilèges des parties en conflit au sommet de l’Etat et qui prennent en otage le pays», ajoute le PT. «Dehors la république des copains (…) ! Place à la souveraineté du peuple algérien qui établira une vraie république !», lance le parti de Louisa Hanoune, qui réitère son appel à la mise en place de l’Assemblée constituante nationale et souveraine (ACNS), seule capable de «consacrer l’exercice de sa souveraineté par la majorité du peuple pour opérer la refondation politique institutionnelle nationale et donc constitutionnelle».

Ali Benflis :

«Ce n’est pas le gouvernement qu’il ambitionnait d’être»

Pour l’ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, ce nouveau gouvernement est «discrédité et unanimement décrié». Selon lui, cette formation est «la dém-onstration éclatante d’un autre échec à inscrire dans la longue liste des revers essuyés par un pouvoir finissant, résolu à ne voir lui succéder que l’anarchie et le chaos». «En effet, ce gouvernement n’est ni le gouvernement de compétences nationales indépendantes ni le gouvernement d’union nationale qu’il ambitionnait d’être», regrette-t-il. Ce gouvernement «n’exprime rien d’autre qu’une persistance dans la provocation et le défi». «Il ne procède en aucune façon d’une volonté d’apaisement. Il n’est pas à la hauteur de la gravité de la crise de régime actuelle et des exigences politiques, institutionnelles et constitutionnelles de l’impasse historique à laquelle l’Algérie est confrontée», a souligné le président de Talaie El-Houriyat. «Le peuple veut un changement de régime», dit Benflis, alors qu’il lui est proposé un «faux» changement. «C’est tout un système politique que le peuple pousse vers la sortie et c’est un jeu pathétique de chaises musicales qu’on lui offre, en cultivant l’illusion qu’il suffira à briser son élan et à taire sa colère», a-t-il développé, soulignant que ce gouvernement n’est «qu’un autre coup d’épée» dans l’eau de la part d’un régime politique aux abois. «La révolution populaire pacifique qui monte et qui résiste donne toute la mesure de son caractère futile et inopérant», note-t-il. Pour Ali Benflis, «le régime politique en place et ses alliés extra constitutionnels persistent dans cette même voie en formant un gouvernement dont le peuple algérien a scellé le sort avant même qu’il ne soit constitué». Et d’enchaîner : «Dans le comportement de ce régime, une provocation chasse l’autre. La formation du nouveau gouvernement relève plus de l’acte provocateur qui attise la colère légitime que d’une volonté d’apaisement que les

circonstances exigent. Le régime et ses alliés auront ainsi joué la carte du pourrissement jusqu’au bout, dans une ultime gesticulation pathétique et dérisoire», conclut-il. Le nouveau gouvernement a par ailleurs dès son annonce créé une polémique sur les réseaux sociaux où il a été sujet à une vague de rejet. La classe politique, qui était partagée quant à l’application de l’article 102, est visiblement en ordre à rejeter ce nouveau gouvernement.

Kamela Haddoum.

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