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Pince-sans-rire : Les pneus du désespoir

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Que reste-t-il de nos amours, ou de notre sagesse ? Hier, dimanche, premier jour de la semaine et du Seigneur, Sikh Oumeddour a été le théâtre en plein air d’une action que l’entendement ne peut tolérer.

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En effet, des jeunes nés aux abords d’une rivière aux caillasses s’en sont pris à cœur joie de voir, en souriant, souffrir ceux qui se sont levés dès l’aube pour rejoindre, qui leurs lieux de travail leur assurant le pain quotidien, qui un centre de santé ou d’examen pour espérer encore vivre dans ce beau pays, ou tout simplement prétendre occuper une place ou une promotion dans cette société dans laquelle ils ne veulent plus vivre en sa marge.

Ces travailleurs, qui veulent faire preuve de leur souci de ponctualité, ont été contraints de faire quelques kilomètres à pied pour arriver évidemment en retard à leur poste de travail. Quelles qu’aient été légitimes les revendications de ces citoyens, les scènes lamentables qu’offraient la route vers Tizi Ouzou ou Alger ou autres destinations ne font montre que d’une incohérence dangereuse pour les quiétudes.

Brûler des pneus pour faire mal aux asthmatiques ou pour renvoyer des gens à leurs demeures serait plus aisé que d’aller porter ses revendications au plus haut concernés. Voir des hommes âgés, des femmes, de jeunes garçons et filles faire deux kilomètres pour rejoindre leurs destinations, sous les yeux de jeunes désœuvrés jouissant du malheur de leurs concitoyens, ne peut s’apparenter qu’à du sadisme. Il eût été plus judicieux de la part des ces protestataires de brandir au moins une banderole justifiant leur revendication, pour tout au moins susciter la sympathie des nombreux outrés de ce dimanche. Il paraît que… un père de famille aurait mis le feu à sa demeure pour exiger un château en Espagne.

Il est cependant à saluer les habitants des Ath Ouacifs, d’Ath Yenni et autres localités limitrophes qui n’ont pas hésité à prendre en voiture tous ces travailleurs entassés sur le tronçon jouxtant l’université de Oued Aïssi. Bien que la gendarmerie soit présente sur les lieux, les jeunes de l’«oued Oukaillace» ont pu mettre à exécution leur action qui n’a pénalisé que le citoyen soucieux de rejoindre son lieu de travail, pour que son travail continue de lui assurer sa pitance quotidienne.

A. B.

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