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APN - Déclaration de politique générale du gouvernement : Les réponses d’Ouyahia aux députés

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Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a affirmé, avant-hier, devant les parlementaires, que le processus de développement dans le pays ne s’est pas arrêté, en dépit des difficultés financières.

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Selon lui, ce processus continue mais nécessite encore «un redressement et des réformes». C’est ainsi que le Premier ministre a répondu aux députés de la nation, notamment ceux de l’opposition qui ont critiqué son bilan de gestion, lors de la déclaration de politique générale du gouvernement.

Ahmed Ouyahia précisera que «le processus de développement dans le pays ne s’est pas arrêté, en dépit du recul des cours du pétrole de 110 USD en 2014 à 30 USD en 2016». «Cela dit, je ne suis pas devant vous pour dire que nous avons atteint la perfection. Nous avons encore besoin de réformes et de redressement de certains aspects en économie», a-t-il indiqué.

Le Premier ministre a estimé que «la diversification économique a franchi de grands pas ces dernières années», précisant que «le secteur des hydrocarbures ne représentait que 19,1% du PIB en 2017 contre 27% pour le secteur tertiaire, 12% pour celui du BTP et 6% pour l’industrie».

Cependant, note-t-il, «ces niveaux demeurent insuffisants ce qui requiert l’augmentation du taux de couverture des besoins du marché local par le produit national». Ahmed Ouyahia souligne «l’importance des mesures relatives au droit additionnel provisoire de sauvegarde applicable aux importations de marchandises».

Le secteur de tourisme nécessite davantage de développement

Le secteur du tourisme, selon le Premier ministre, «connait une relance mais nécessite davantage de développement pour la réalisation des objectifs escomptés». Selon le bilan présenté par le chef de gouvernement, le nombre des établissements activant dans ce secteur est estimé à 1 300, d’une capacité globale de 115 000 lits.

Dans l’optique de développer davantage ce secteur, dira-t-il, ce parc sera renforcés par 809 établissements en cours de réalisation d’une capacité de 103 000 lits, outre les 1 037 autres projets d’une capacité de 145 000 lits, dont les dossiers ont été approuvés. S’agissant de la réhabilitation des zones d’extension touristique (ZET), au nombre de 119 à travers le pays, il a fait savoir que «la réception de ces projets, dont la gestion sera décentralisée, est prévue avant fin 2020».

1 100 milliards de DA pour la réhabilitation des entreprises publiques

Evoquant la situation du secteur économique public, le Premier ministre a rappelé que «les entreprises de ce secteur avaient bénéficié, depuis 2011, de crédits de réhabilitation s’élevant à 1 100 mds DA», ce qui signifie selon lui «qu’elles ne sont nullement marginalisées par le gouvernement comme le prétendent certains».

Dans le même sillage, il a indiqué que «le complexe d’El Hadjar (Annaba) a bénéficié, en 2018, d’un rééchelonnement de 122 mds de DA de dettes, en sus de crédits à long terme de l’ordre de 23 mds de DA accordés par le Fonds national d’investissement (FNI), en attendant la concrétisation effective du partenariat avec le groupe étranger». Pour le secteur privé, Ouyahia affirme qu’il a bénéficié lui aussi de 4 200 mds DA sous forme de crédits bancaires subventionnés par l’Etat, dont 900 mds de DA en microcrédits».

Ces chiffres, selon le Premier ministre, dénotent de «la non-existence de monopole de crédits bancaires en faveur d’une partie au détriment d’une autre». La lutte contre la fraude, souligne-t-il, «revêt un caractère global en coordination avec les différents services concernés». «Ce dispositif inclura, à l’avenir, les acteurs de l’économie parallèle, après l’entrée en vigueur du Numéro d’Identification nationale électronique», affirme-t-il.

Pour ce qui est des questions relevant du développement local, le Premier ministre a soutenu que «le gouvernement accordait une égale importance à l’ensemble des wilayas et de manière équilibrée», soulignant qu’il a été «procédé à la levée du gel sur 2 000 projets inscrits dans les différents programmes de développement local depuis septembre 2017 pour un montant global dépassant les 2 500 mds DA ».

Répondant à des députés au sujet d’accusations d’entrave aux activités d’un opérateur économique dans la wilaya de Béjaïa, le Premier ministre a relevé que «les activités dudit opérateur ne cessent de s’élargir depuis le lancement de son groupe en 1998». «Ce groupe active dans les domaines de l’agroalimentaire, l’électroménager, la construction et les réseaux de distribution commerciale… quand est-ce que ses activités ont été entravées ?», s’est il interrogé, ajoutant que «la résolution des problèmes administratifs et des contentieux liés au traitement des dossiers ne passe ni par la politisation ni par les manifestations».

Dans un autre registre, à propos du financement non-conventionnel, Ahmed Ouyahia a précisé que «le montant des crédits accordés par la Banque d’Algérie au Trésor public a atteint 6 556 milliards de DA jusqu’au 31 janvier 2019», ajoutant que ce chiffre devrait augmenter «d’environ 500 mds DA supplémentaires durant les prochains mois».

Ces montants, précise-t-il «se répartissent comme suit : 2 287 milliards de DA consacrés à l’assainissement des banques et entreprises et 2 470 milliards de DA au renforcement du Trésor public pour faire face au déficit budgétaire, outre 864 milliards de DA destinés à la Caisse nationale des retraites (CNR)». En outre, il a indiqué que 938 milliards de DA ont été affectés au Fonds national d’investissement (FNI) pour le financement de certains projets de développement, à l’instar de la réhabilitation des structures du Complexe de phosphate et le programme de logements AADL».

Explications sur le retard du programme AADL

Pour le secteur du logement, le Premier ministre rappelle que l’Etat a réalisé plus de 4,7 millions de logements durant les deux dernières décennies, dont 1,1 million de logements et 653 000 autres unités, respectivement durant les cinq et deux dernières années, ce qui témoigne, dira-t-il, de «l’accélération du rythme de réalisation et de distribution ces dernières années».

Précisant que 911 000 logements étaient en cours de réalisation à la fin 2018, le Premier ministre a indiqué que les projets de réalisation de 132 000 autres unités étaient en phase d’étude et le lancement de leurs chantiers est prévu dans les prochains mois. «Je rassure les citoyens que plus d’un million de logements sont à venir et leur distribution se fera dès la finalisation des travaux», notant «le recensement de 400 000 unités réalisées dans le cadre du logement rural, outre le soutien financier au logement qui profitera aux citoyens du Sud bénéficiaires de terrains destinés à l’auto-construction».

Revenant à la formule des logements AADL, Ouyahia a expliqué le retard accusé dans ce programme par la forte demande, 600 000 demandes inscrites, et le manque de foncier destiné à la construction, outre le problème de financement, assurant que ces problèmes ont été résolus.

«Le financement de ce programme devait se faire par voie de crédits auprès de banques publiques, notamment le Crédit populaire d’Algérie (CPA) pour une valeur de 1200 milliards de Da », cependant, regrette-t-il, «ces banques n’ont pas réussi à assurer le montant à cause d’un manque de liquidité et de la longue durée de remboursement fixée à 30 ans», notant que «le recours au financement non conventionnel a permis de surmonter cette situation».

Subventions : Vers des aides financières directes

La question des subventions qui préoccupe tant les citoyens a été posée lors de ce débat autour de la déclaration de politique générale du gouvernement. Le Premier ministre a affirmé que «le gouvernement est sur le point de parachever le recensement social des citoyens nécessitant des subventions». «Le ministère des Finances s’attelle avec des organismes internationaux spécialisés à l’examen de nouveaux dispositifs de soutien», a-t-il ajouté.

«La subvention directe laissera inéluctablement place à des aides financières au profit de ceux qui y ont droit», fera savoir le Premier ministre, précisant que chaque citoyen bénéficiera de subventions en fonction de son revenu mensuel. «Les subventions seront maintenues pour les démunies, les personnes à faibles revenus et même la classe moyenne», a-t-il assuré.

Pour ce qui est de la gratuité des soins, le Premier ministre a démenti catégoriquement «une quelconque décision de l’Etat d’annuler la gratuité des soins, qui demeure un principe sacré en Algérie», a-t-il soutenu. Pour ce qui est des transferts sociaux, il fera savoir que «les subventions directes par le Trésor s’élèvent à 300 milliards DA, alors que les subventions indirectes dépassent les 2 600 milliards DA».

Synthèse de Kamela Haddoum.

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