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M'CHEDALLAH - 5ème Journée médico-chirurgicale : L’hépatite virale, prévention et prise en charge

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Annaba le 10 05 2008 ; h™pital de Annaba ( photo chamsou / new press )
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L’INFSP-BTB Haddad Mohamed de M’Chedallah a abrité hier la 5ème journée médico-chirurgicale sur le thème de l’hépatite virale, prévention et prise en charge. Le docteur Hammoudi Karim de l’EPSP d’Ahnif, initiateur de cette journée, estime qu’il s’agit là d’une urgence à prendre en charge rapidement : «Sincèrement, je voulais tirer la sonnette d’alarme car l’heure est grave, notamment avec la démission totale de la société envers ce phénomène, pour ne pas dire le fléau de l’hépatite virale B. Depuis une dizaine d’années, les journaux évoquent cette maladie, notamment au niveau de la localité d’Ahnif et c’est pour cela que j’ai pris l’initiative avec le directeur de l’EPSP d’organiser cette journée et de faire en sorte de sensibiliser l’opinion publique dont les praticiens.

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Après cette journée, nous organiserons une campagne de dépistage au niveau de la localité d’Ahnif. Nous avons organisé cet événement en collaboration avec les services de médecine interne du CHU de Bejaia, le professeur Bouali», indiquera le docteur Hammoudi. Pour ce chirurgien dentiste, il est impératif de trouver un moyen de lutte efficace contre les hépatites virales : «Plusieurs spécialistes affirment que la contamination de l’hépatite virale provient des dentistes. Certes, c’est un problème à soulever car la formation d’assistant dentaire fait actuellement défaut. Il existe une formation pour assistant dentaire à l’école paramédicale de Sour El Ghozlane, mais il n’y a eu que 07 assistantes pour un total de plus de 200 cabinets dentaires à travers la wilaya de Bouira.

Donc, nous avons abordé le volet stérilisation avec le professeur Boudjenah, mais également les pratiques telles la Hidjama ainsi que les salons de coiffure qui peuvent également être à l’origine de cas de contamination de l’hépatite B auxquels nous sommes trop souvent confrontés.» Le docteur Hammoudi affirme avoir pris cette initiative après une consultation tardive d’un patient : «Un patient est venu me voir pendant ma garde à 01h00 du matin, il était porteur d’hépatite ‘’B’’. Le lendemain après avoir discuté avec le directeur de l’EPSP d’Ahnif, j’ai élaboré ce programme que j’ai soumis au directeur qui l’a approuvé.’’

‘’Le meilleur traitement reste la prévention’’

Dans son intervention, le Professeur Boudjenah Farid du CHU de Bejaia, remerciera le docteur Hammoudi qui organise régulièrement ces journées en les qualifiant de ‘’cheville ouvrière’’ de ces événements. ‘’ Aujourd’hui c’est une journée pour la sensibilisation sur des infections graves, infections d’hépatites ‘’B’’ et ‘’C’’. Actuellement, il existe certes un traitement pour les atteintes virales mais il limite juste les effets de ces infections et le meilleur traitement demeure la prévention. Une prévention qui commence déjà par la stérilisation des instruments du matériel avant de faire n’importe quel geste médical. Dans certaines régions, les hépatites ‘’B’’ et ‘’C’’ sont remarquées notamment avec les frontières du sud du pays.

C’est actuellement le maillon faible mais avec la prise en charge du plan sanitaire dans les zones du sud, cela va s’atténuer. En même temps, il existe des cas dans le nord, par exemple à Bejaia, comme toutes les villes touristiques côtières. Cette pathologie existe malheureusement, mais pas de façons endémique. Nous avons des centres qui traitent cette pathologie de l’hépatite ‘’B’’ et notamment dans les grands CHU qui ont des unités de traitement comme celui de Bejaia avec le service infectieux sous la responsabilité de deux professeurs et qui font du très bon travail en traitant cette pathologie ‘’, indiquera le professeur Boudjenah dans son intervention en soulignant que ces infections se transmettent lors de rapports sexuelles. Pour le professeur Bouali, chef de service médecine interne au CHU de Bejaia Khelil Amrane, les hépatites virales posent un problème de santé publique de par leurs gravités.

‘’Nous pouvons réduire ce risque, d’où notre présence aujourd’hui parmi vous pour sensibiliser et donner quelques points d’actualité sur les hépatites virales avec la perspective de réduire la prévalence de ces hépatites. Ce sont des maladies qui existent dans toutes les régions d’Algérie et nous le voyons dans la pratique au quotidien avec beaucoup de cas. Notre objectif est d’être dans la prévention dans le dépistage et au cas où nous serions dans le diagnostique précoce, ce serait un stade au cours duquel nous pourrions traiter et rompre ainsi cette chaîne de transmission. Lorsqu’on fait le diagnostique tôt, on traite tôt et on obtient de meilleurs résultats et on rompt cette chaîne de transmission.

Cela fait partie de la prévention primaire mais il y a aussi la prévention secondaire pour prendre en charge l’incidence et la prévalence de ces hépatites‘’, expliquera le professeur Bouali. Un message légèrement optimiste qui donne un mot d’ordre avec comme objectif, zéro hépatite. ‘’Cela ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas d’hépatite, mais ce ne sera plus un problème de santé publique et c’est un travail de longue haleine qui doit démarrer et si chacun le fait dans sa région à l’échelle national, nous pourrons obtenir des résultats probants’’ estime l’orateur.

Ahnif une région touchée de plein fouet par l’hépatite ‘’B’’

Pour le directeur de l’EPSP d’Ahnif, M Bensnoussi Ouafi, la cinquième journée médico-chirurgicale avec le thème hépatite virale ‘’B’’ et ‘’C’’ obéit à un problème qui se pose avec acuité au niveau de la daïra de M’Chedallah et plus précisément au niveau de la commune d’Ahnif et de ses environs.‘’ Avec le Ministère de la Santé, nous avions élaboré un programme pour un dépistage de l’hépatite viral ‘’B’’ et ‘’C’’ du 06 au 12 octobre mais un contretemps a surgi avec le problème de disponibilité de réactifs. Le problème de l’hépatite à Ahnif est un problème récurrent et il date de plusieurs années. Le professeur Fourar, le directeur central de la prévention au niveau du Ministère de la Santé nous a indiqué que dans le cadre du programme national de lutte contre les hépatites, la tutelle nous appuiera avec l’aide de réactifs qui coûtent très cher et c’est pour cela que nous avons reporté cette campagne de dépistage.

Cette journée est destinée aux médecins ainsi qu’aux cadres paramédicaux pour qu’ils puissent adopter une conduite à tenir. Nous avons d’ailleurs programmé une semaine «Portes ouvertes» à Ahnif, Ighil N’Ath Amer, Tamellaht, soit environ 10.000 habitants, selon les statistiques de l’APC, pour couvrir la région’’, déclarera le directeur de l’EPSP d’Ahnif. ‘’ C’est vrai que plusieurs médecins nous ont dit pourquoi nous faisons une journée sur les hépatites virales en plein mois rose destiné normalement à la lutte du cancer du sein et du cancer du col de l’utérus, mais je vous rassure que l’EPSP d’Ahnif à la vie en rose du début jusqu’à la fin de l’année. Nous faisons des campagnes de dépistage toute l’année, comme récemment à Ighil Nath Amer, Illitene, Selloum, Beni Hamdoune.

D’ailleurs prochainement, le 14,15 et 16 octobre, nous ferons une campagne de dépistage du cancer du col de l’utérus et du sein à Raffour, le 23 et 24 nous serons à la Crête-Rouge et Semmache. Fin novembre ou début décembre, nous ferons Rodha et Ath Vouali, dans la commune d’Ath Mansour ‘’, rétorquera M. Bensnoussi. Pour ce responsable, beaucoup de cas d’hépatite ‘’B’’ et ‘’C’’ ont été relevés selon les statistiques et les chiffres émanant du service de la prévention. ‘’ D’après les indications de l’Organisation Mondiale de la Santé, le taux de la région d’Ahnif est élevé et c’est pour cela que nous cherchons à comprendre pourquoi.

Ce sont juste des chiffres de patients atteints qui sont venus en consultation et nous ignorons le nombre de personnes atteintes qui ne savent pas qu’elles sont touchées par l’hépatite, d’où l’urgence de les dépister rapidement ‘’. Les médecins présents ont par la suite entamé un riche débat au cours duquel les intervenants ont répondu pour apporter des réponses techniques sur la conduite à tenir pour éviter toute contamination. Pour le Docteur Tamourt, résidente en troisième année, service ORL et CCF sous la direction du chef de service du CHU de Bejaia, les journées médico-chirurgicales sont d’un apport non négligeable dans le cadre de la formation continue : ‘’L’éminence et les compétences de nos professeurs peuvent apporter beaucoup aux praticiens et c’est avec plaisir que nous assistons à ces journées dans le cadre de la formation continue.

Le professeur Boudjenah accomplit des miracles dans son domaine, comme le cas des deux grands malades opérés avec succès au cours de l’été dernier pour des cancers du goitre. Nous avons beaucoup à apprendre auprès de nos spécialistes qui se consacrent entièrement au service du malade. ‘’

Hafidh Bessaoudi

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