Mobilisation intacte à Tizi Ouzou

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Des milliers de manifestantes et de manifestants sont encore descendus, hier, dans les rues de Tizi Ouzou, pour le 39e vendredi de suite, réclamant «un changement radical de système». C’est dans, toujours, la même ambiance festive et fraternelle que des milliers de marcheurs, femmes et hommes, enfants et vieux, se sont retrouvés hier encore dans la ville des genêts pour poursuivre la marche pacifique «vers une Algérie nouvelle et meilleure et une démocratie majeure».

Un drapeau algérien géant a été porté par les manifestants, voulant par-là réaffirmer l’attachement des citoyens de la région à leur «algérianité». Ce qui, d’après eux, ne constitue guère une contradiction avec la fidélité indéfectible de la région à son identité amazighe sous toutes ses facettes : langue, culture et histoire. D’ailleurs, des centaines de drapeaux amazighs étaient également brandis par les manifestantes et les manifestants venus des quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou. Comme chaque vendredi, c’est devant le campus universitaire de Hasnaoua, situé à mi-chemin entre l’ancienne et la Nouvelle-Ville, que les manifestants se sont d’abord agglutinés, par centaines puis par milliers.

La foule immense et compacte s’est ensuite ébranlée vers le boulevard Lamali Ahmed (plus connu sous le nom de la route de l’hôpital) à cause de sa proximité avec le CHU Nedir Mohamed. La manifestation s’est poursuivie selon le trajet habituel, à savoir le boulevard Abane Ramdane puis la rue Larbi Ben Mhidi, longeant le théâtre régional Kateb Yacine et la mairie de Tizi Ouzou. Concernant les mots d’ordre scandés en chœur hier ou transcrits sur les différentes banderoles, dont étaient munis les manifestantes et les manifestants, il était principalement question de «la libération de tous les manifestants arrêtés pour avoir brandi les drapeaux amazighs» notamment lors des marches qui ont eu lieu dans la capitale.

En plus des porteurs des drapeaux amazighs, les manifestants ont exigé la libération du maquisard Lakhdar Bouregâa et des autres détenus d’opinion. Des slogans hostiles à la tenue de l’élection présidentielle le 12 décembre prochain et pour le départ de tous les symboles de l’ancien système étaient, en outre, été mis en relief par les manifestants, lesquels ont eu recours, comme d’habitude, aux airs de chansons célèbres pour exprimer leurs revendications, dont de célèbres tubes du large répertoire de la chanson kabyle. Arrivés à la sortie-ouest de la ville de Tizi Ouzou, les manifestantes et manifestants se sont dispersés comme à l’accoutumé dans le calme.

Aomar Mohellebi

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