Nouvelle manifestation des journalistes hier

Partager

La corporation des journalistes et correspondants de la wilaya de Tizi-Ouzou a organisé, hier, un rassemblement à la place de la Liberté de la presse sise au chef-lieu de wilaya, pour une presse libre et libérée et pour le départ du système.

L’action de la corporation des journalistes est la deuxième du genre après celle organisée le 9 mars dernier. Après une minute de silence à la mémoire des martyrs, une déclaration a été lue sur place par le président de l’association des journalistes et correspondants de la wilaya. «Le peuple algérien poursuit sa mobilisation historique pour une rupture radicale avec le système politique en place qui a géré la société par l’interdit, la répression et l’étouffement de tous les espaces de liberté» a-t-on indiqué.

Les journalistes, précise-t-on, «au même titre que l’ensemble des segments et franges de la société, restent mobilisés et engagés pour mettre fin à ces pratiques autoritaristes qui ont plongé le pays dans une crise multidimensionnelle et une impasse historique, empêchant l’émergence d’une véritable démocratie». Les journalistes ont salué la mobilisation populaire et pacifique et constatent que le pouvoir persiste dans sa fuite en avant et rame à contre courant de la volonté populaire.

Ils considèrent, également, que les «propositions préconisées pour sortir de l’impasse induite par sa propre gouvernance, loin de constituer une solution, s’inscrivent même aux antipodes de l’intérêt suprême du pays et de la société».

À ce titre, les journalistes qui, souligne-t-on, se sont mobilisés contre le 5e mandat, reviennent encore aujourd’hui pour dire non à la prolongation du 4e mandat qui constitue une ultime violation de la Constitution et un déni éhonté et manifeste de la souveraineté populaire.

«Notre action d’aujourd’hui (hier ndlr) n’est pas seulement un rejet du simulacre de solution proposée par le pouvoir et disqualifié par la formidable et historique mobilisation du 15 mars dernier, mais aussi et surtout la réaffirmation de notre détermination à rester mobilisés aux côtés du peuple pour le changement radical du système et l’avènement d’un véritable État démocratique qui consacre le respect des libertés publiques et où la liberté d’expression retrouvera toute sa place.

Conscients que cette ambition ne peut se concrétiser que par la cristallisation de toutes les énergies acquises au changement, nous, journalistes, restons ouverts à toute initiative ou concertation autour d’actions communes pour le maintien de cette mobilisation pour l’aboutissement des revendications portées par la rue depuis le 22 février dernier».

Les journalistes ont appelé à la poursuite de la mobilisation pour «un changement radical du système et l’instauration d’une véritable démocratie, contre la violation de la Constitution, pour une presse libre et libérée de tout chantage et de toute censure». Plusieurs acteurs du la société civile et syndicale et des militantes politiques de l’opposition ont pris part au rassemblement d’hier ainsi que des représentants de la corporation des avocats.

Le président de l’APW, Youcef Aouchiche, présent lui aussi parmi la foule et lors de sa prise de parole, a salué l’engagement des journalistes de la wilaya de Tizi-Ouzou auprès de la population, pour la consécration effective d’un État de droit et l’édification d’une deuxième république qui aura pour fondement le respect des libertés individuelles et collectives et la liberté d’expression (…) Le président de l’APW a affirmé : «Aujourd’hui, la sentence des Algériennes et Algériens est irrévocable, système dégage», plaidant pour un changement radical, réel et effectif. «Nous rejetons catégoriquement les pseudo-solutions proposées par le régime», a-t-il souligné, estimant que le changement «viendra du peuple».

Le député RCD, Mohand-Arezki Hamdous, lui aussi, a salué l’engagement des journalistes et la population ainsi que la détermination des différentes franges de la société pour le changement radical du système, soulignant que le combat reste long. Kamela Haddoum.

Partager