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Mehenni Achour, DAS de Tizi-Ouzou : «On a recensé 34 877 familles nécessiteuses»

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Plusieurs actions de solidarité sont entreprises par la direction de l’action sociale à l’adresse des différentes catégories de la société dans le besoin. Le premier responsable de la DAS de Tizi-Ouzou en parle dans cet entretien réalisé à l’occasion de la fête de l’Aïd.

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La Dépêche de Kabylie : Quelle évaluation faites-vous de l’action sociale effectuée durant le mois de Ramadhan ?

Mehenni Achour : Il y a eu beaucoup d’actions de solidarité initiées au profit des familles démunies et des personnes nécessiteuses à l’occasion du mois de Ramadhan. Contrairement aux années précédentes, cette année, on a octroyé des aides financières de 6 000 DA en remplacement du colis alimentaire. À Tizi-Ouzou, on a recensé 34 877 familles dans le besoin, inscrites sur le fichier géré par les services des communes.

Les listes doivent faire approbation au sein des assemblées populaires communales par le biais des délibérations. L’aide a été versée à l’ensemble des familles. L’opération s’est déroulée dans de bonnes conditions malgré que dans les premiers jours, les communes aient pris un peu de temps pour sa mise en application notamment la gestion comptable par les services de contrôleurs financiers et ce, vu que l’opération est à sa première application. Plus de 17 milliards de centimes ont été alloués pour cette opération dont 80 millions de dinars sur budget de wilaya.

Au terme de l’opération, on n’a pas enregistré des mécontentements, au contraire, il y a eu de la satisfaction de la part des familles. Pour préserver la dignité de ces familles, l’aide financière a été versée sur les comptes CCP et le concerné s’en servira à sa guise. Concernant les personnes éligibles, ce sont celles qui émargent sur les différents dispositifs gérés par la direction de l’action sociale à savoir les bénéficiaires de l’AFS, les non assurés sociaux, les handicapés 100%, et il y a aussi les chefs de familles qui émargent sur le dispositif DAS et certaines communes ont rajouté certaines familles à revenu faible inférieur au SMIG. Cela n’est pas par initiative personnelle de ces communes mais c’est une instruction interministérielle qui explique comment mettre en place ce mécanisme.

Pendant le mois de Ramadhan, plusieurs restaurants Rahma ont été ouverts…

Il y a eu en tout l’ouverture de 44 restaurants Rahma. Ils ont fait l’objet d’inspection par la commission technique de wilaya. On a sillonné les différents établissements pour vérifier la conformité avec l’hygiène et les standards de sécurité. Il y a eu un grand élan de solidarité de la part des bienfaiteurs, des différentes associations et du Croissant Rouge Algérien que ce soit pour ces restaurants ou pour les campagnes de circoncision et les colis alimentaires.

Qu’en est-il de votre programme pour la fête de l’Aïd ?

Pour la fête de l’Aïd, on a bénéficié d’une enveloppe de 1 million de dinars. On a acquis des effets vestimentaires au profit des démunis et des orphelins. 180 unités entre pantalons, chaussures, pulls. Ils ont été distribués par les six cellules de proximité et de solidarité implantées à travers la wilaya. Dans ces cellules, on a des équipes pluridisciplinaires, des sociologues, assistants sociaux, médecins psychologues.

Ils ont déjà fait le travail de recensement de ces familles à travers des enquêtes sociales approfondies. Ces aides ont été distribuées à domicile. On a arrêté un programme, notamment dans nos établissements spécialisés comme le foyer pour personnes âgés de Boukhalfa et l’établissement pour enfants assistés. Il y a eu un enfant circoncis d’ailleurs. On a distribué des cadeaux à l’occasion. On a aussi programmé pour demain (Ndlr hier), et en partenariat avec l’association sociale de Sidi Naâmane 245 enfants recensés à circoncire qui ont bénéficié de trousseaux complets et de jouets.

Point noir tout de même qui n’échappe sans doute à personne : beaucoup de SDF dans les rues de la ville. Intervenez-vous en tant que DAS à ce niveau ?

Les SDF comme vous savez sont pris en charge au niveau de notre wilaya. Il y a une structure réservée à cet effet. L’opération a commencé en décembre 2018 et s’est achevée la mi-avril passé. On a pu identifier plus de 40 cas en situation de rue. On a fait un travail. Ils ont été bénéficiaires d’aides : des effets vestimentaires, du centre d’hébergement.

Juste pour la période hivernale donc, et pour le restant de l’année ?

On a fait un travail de réinsertion. On a pris en charge 3 personnes au niveau du foyer de personnes âgées, ils ont hésité mais ils ont fini par accepter. On a pu réinsérer trois autres cas dans leurs familles et un autre cas, on l’a transféré à Naceria comme il est originaire de là-bas. On a aussi des cas qui refusent la prise en charge, on leur remet des couvertures et des vêtements.

On a quelques cas aussi psychiatriques. On recourt à la procédure d’internement signée par le P/APC ou le Wali. L’objectif, c’est la réinsertion de ces personnes. Depuis le mois de décembre à avril, on faisait deux sorties nocturnes par semaine pour venir en aide à ces personnes. C’est une commission de wilaya élargie aux associations et scout. Cette année, on a renforcé cette commission en moyens humains et matériels.

Cette opération nous a permis de prendre en charge ces personnes à tous les niveaux notamment l’insertion familiale et socio professionnelle et institutionnelle. Dans le cas des femmes en détresse, on a trois centres régionaux à l’échelle nationale. Bientôt on aura un à Tizi-Ouzou. L’étude engagée pour un montant de 5 millions de dinars est achevée. Ce centre sera implanté au niveau de Boukhalfa. Ça nous permettra une meilleure prise en charge pour cette catégorie sensible.

Les réfugiés syriens et africains sont en nombre à Tizi-Ouzou. Sont-ils concernés par ces opérations de solidarité ?

Pour le moment, on n’a pas mis en place un dispositif pour les inclure dans les opérations de solidarité. C’est un dossier qui relève du ministère de l’Intérieur. Les aides humanitaires pour cette catégorie c’est le Croissant Rouge qui s’en charge. Il y a un centre à Zéralda où une grande action est organisée à chaque occasion. Ils reçoivent des subventions à cet effet.

Des actions pour les mois à venir ?

On a pratiquement des actions de solidarité durant toute l’année. On va se préparer pour les colonies de vacances. On a ouvert cette année un centre de vacances à Tadmaït pour les enfants démunis. On va recevoir des enfants des hauts-plateaux. Pour nos enfants, on a 100 enfants qui vont bénéficier et une enveloppe de 9 millions de dinars a été allouée à cette opération. Les orphelins, les enfants issus de familles démunies et les handicapés sont concernés. On prendra en charge en trois cessions 450 enfants. Il y a aussi l’acquisition des trousseaux scolaires pour la rentrée prochaine.

Entretien réalisé par Kaméla H.

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