Où sont passés les registres des doléances ?

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Pour lutter contre la bureaucratie et l’abus d’autorité, le ministère de l’Intérieur et des collectivités locales avait mis en place, dans les années 1980, des registres de doléances au niveau des services publics.

En effet, ce département avait instruit à l’époque toutes les administrations et services publics à l’effet de mettre ce registre à la disposition des citoyens au niveau des réceptions et services d’accueil, pour permettre aux administrés d’y cocher toute contrainte ou dépassement, dont ils seraient potentiellement victimes au niveau des établissements publics.

Ces registres, numérotés et paraphés, avaient énormément aidé, d’abord, à améliorer les prestations de services et, ensuite, à réduire l’abus d’autorité de la part des fonctionnaires de l’État. Il suffisait à l’époque qu’un citoyen, confronté à une quelconque injustice dans n’importe quelle administration, fasse le geste de saisir ce registre des doléances pour que l’auteur du dépassement s’empresse de se rectifier, au risque de se voir sanctionner par la commission de wilaya chargée du suivi et du contrôle de ces registres.

Une commission qui siège chaque fin de mois. Les citoyens peuvent aussi féliciter les services ou organismes étatiques qui fonctionnent «de façon correcte», à travers ces registres. C’est un procédé qui a, pour ainsi dire, porté ses fruits durant plus d’une dizaine d’années, avant qu’il ne soit abandonné. En effet, ces registres de doléances ont disparu un à un au niveau des services des l’APC et autres administrations publiques.

Actuellement, et à travers toute la daïra de M’chedallah, rares sont les administrations et organismes publics qui laissent encore ces registres à portée de main. Il se trouve que même les commissions chargées de les contrôler ont disparu. Au niveau des services de l’état civil des communes de la daïra, il existe encore quelques registres de doléances mais les citoyens n’y ont plus recours, car même ce reflexe de porter une réclamation, relever un manque ou suggérer une amélioration a quasiment disparu.

«Il existe un registre au niveau de notre état civil, mais ils sont de plus en plus rares les usagers à s’en servir», témoigne un fonctionnaire de l’APC d’Aghbalou. Il faut aussi dire que l’administration publique a connu un saut qualitatif et le citoyen est confronté de moins en mois aux tracas, à la faveur de la modernisation de l’administration à travers la numérisation.

Oulaid Soualah

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