Par Ali Boudjelil
Quel sacrilège avons-nous commis pour assister, les bras croisés, au sinistre spectacle que nous avons presque tous, chacun dans son coin, contribué à mettre en scène juste devant nos demeures ? Ce spectacle au décor hideux n’est autre que l’agression quotidienne faite à l’encontre de la belle et innocente nature qui nous entoure. Il aurait été plus judicieux si l’école, la famille, au lieu de seriner à longueur d’année scolaire les pratiques évitant les descentes aux Enfers, faisait prendre conscience aux apprenants que le paradis terrestre jouxte nos foyers, pour peu qu’on arrête d’éloigner nos déchets pour les jeter devant le nez de nos voisins, sur les routes, les forêts et les plages qui nous accueillent.
À la citation de Gandhi qui disait qu’on reconnaît le degré de civilisation d’un peuple à la manière dont il traite ses animaux, l’on pourrait ajouter aussi à la manière dont il traite son environnement. Agresser la nature chaque jour que Dieu fait n’est-il pas un outrage à la vie ? Jeter une cannette sur la route ne peut s’apparenter, au-delà de l’inconscience et de l’incivisme, qu’à une violence à l’encontre d’une mère, Mère Nature. Enfouir techniquement les déchets ne peut mettre fin au déversement de la margine sur la chaussée… pour faire glisser des pneus. Puisque rien ne se perd et tout se transforme, de bonnes volontés, c’est-à-dire des investisseurs, voulaient, déjà en 2010, apporter leur savoir-faire et fait même intervenir la monnaie de l’Union européenne, mais leurs projets ont hélas atterri chez nos pays voisins.
Le tri sélectif est une source de richesse quand on sait qu’avec des déchets ménagers, on obtient des engrais, du terreau… quand on sait que la canette, c’est de l’aluminium pur, que le verre est non seulement recyclable mais matériau décoratif et que le plastique est source d’énergie électrique. Le village le plus propre peut-il faire tout pour que sa propreté ne vise que le prix que ça vaut de vivre dans un environnement sain ?
A. B.