Papa dessine-moi l’Algérie !

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Papa, dessine-moi l’Algérie, interpelle cette innocence son paternel. Comment te dessinerai-je l’Algérie, mon fils ? Celle d’aujourd’hui ou celle d’hier ? Celle qui geigne présentement ou celle qui saignait dans le passé ? Celle qui souffrait sans mot dire il y a longtemps ou celle qui retient ses larmes au bord de ses cils à présent ? Il y a plusieurs Algérie, dis-moi laquelle tu préfères, celle que tu sens, celle que tu renifles ? Mon Algérie à moi ou celle des autres ? Ne retiens que celle que tu aimes, par-delà les bords et les lisières, au-delà des limites inconsistantes et des bornes farfelues, hors des frontières et des limites que lui ont données des conquérants malintentionnés.

Écoute, mon fils, je te la dessinerai comme une fleur de jasmin à sa floraison, comme une rose telle que je la sens dans mes fibres, dans mes veines, dans mes artères, ayant subi l’immonde et la brutale ascension de Satan dans la subjugation des hommes de ce pays aimé par-dessus tout. Qu’ils adviennent le «hirak» ou n’importe quoi, elle est toujours belle, l’Algérie. Elle se montre parfois avec son peuple dans ses plus beaux atours, elle se distingue dans sa force incommensurable, sa puissance plus que divine et sa robustesse qui défie tout le monde parce que c’est le pays des hommes libres. Quoi qu’il en soit, notre Algérie est plus disposée que chacun de nous à plaire et de se complaire dans son maquillage, dans ses ornements qui étonnent plus d’un.

L’Algérie ressemble à tout ce que tu sembles tenir et aimer, à ce qui t’inspire le sacrifice et te pousse à être son soldat, par temps beau et joli et par temps invivable. Il ne serait pas vain de la chanter dans tous les registres, dans tous les sons, dans toutes les intonations, quelles soient justes ou prises en défaut. Je te la dessinerai comme je la sens, avec son firmament d’un bleu azuré. Je te ferai son croquis dans l’épicentre de mes tripes qui ont commencé à souffrir au moment où tu me demanderas à t’en faire le portrait, gauche certes, mais plein d’amour pour ce pays que nous aimons par-dessus tout.

S. A. H.

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