Quand l’armée coloniale brûlait…

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Soixante-cinq ans après le déclenchement de la révolution, les témoignages sur les atrocités du colonialisme français ne cessent de faire surface.

Des centaines de moudjahidine et de citoyens ont fait l’objet d’atroces tortures dans des centres spécialisés afin de leur soutirer des informations sur les révolutionnaires. Des hommes sont brûlés vifs et d’autres enterrés vifs dans des fosses groupées.

Dans la wilaya de Boumerdès, plusieurs valeureux révolutionnaires ont subi tortures et exactions. C’est le cas de Ahmed Benmansour, emprisonné au camp Germain dans la commune de Legata et qui a subi tous les supplices avant d’être brûlé vif.

Selon l’un des habitants de la région, Ali Bounous, qui témoigne de l’atrocité des soldats français, le jeune Ahmed Benmansour qui n’avait que 28 ans alors, avait subi les pires tortures pour s’être engagé dans la révolution aux côtés de ses frères d’armes pour libérer le pays du joug colonial.

Le témoin ajoute que l’atrocité du colonialisme était si intenable qu’elle avait traumatisé sa famille au point où sa femme mourut une semaine plus tard.

«Elle ne pouvait pas supporter la façon dont son époux était assassiné. Elle n’imaginait pas qu’il allait être brûlé vif. Elle mourra une semaine plus tard laissant trois enfants qui seront élevés par un proche qui habitait Bordj Menaïel», relate Ammi Ali Bounous.

Ce dernier ajoute que cela s’est produit en 1959 avant de rappeler qu’un autre martyr avait subi le même sort. Il s’agit d’un certain Omar Chetta, brûlé lui aussi dans une cave près de Ouled Ziane où est tombé au champ d’honneur le héros de la révolution Si Mustapha dans une embuscade que lui avaient tendue les soldats français.

Au village Vaghla dans la commune des Issers, ils sont près d’une dizaine de martyrs de la révolution à être ensevelis sous une grotte par les soldats du colonialisme. Selon un habitant de la région, les moudjahidine qui se cachaient dans cette grotte ont été enterrés vifs.

Notre interlocuteur déplore le fait que cet événement reste méconnu du grand public et négligé par les autorités qui ne se rendent que rarement dans cette grotte pour au moins leur rendre hommage.

Dans la commune d’Ammal, au sud-est de Boumerdès, à quelques encablures des gorges de Palestro, des restes d’ossements furent découverts à l’intérieur d’une cave.

C’étaient des moudjahidine ensevelis sous les décombres suites à des bombardements de l’aviation française au lendemain de l’embuscade de Palestro en 1957.

Z Youcef

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