Que se trame-t-il au sein de l’APC ?

Partager

Encore une fois, les élus de l’opposition au sein de l’APC de Draâ El Mizan ont rendu publique une déclaration dans laquelle ils chargent le maire accusé d’être à l’origine de dysfonctionnements majeurs au sein de l’assemblée. D’emblée, les rédacteurs du document ont souhaité éclairer l’opinion publique, sur la gestion des affaires publiques de la commune notamment «les transgressions des dispositions du code communal et la situation générée par la prise de décisions unilatérales du P/APC, ce qui a engendré un dysfonctionnement de l’assemblée». Comme exemples, ils citent, entre autres, «l’absence de PV de passation de consignes entre le P/APC sortant et le nouveau (article 68 du code communal), le règlement intérieur qui devrait être adopté dès la première session en 2018) non adopté à ce jour (article 16 du code communal).

Conformément à l’article 16 de ce code, l’assemblée se réunit une session tous les deux mois alors que le maire programme une session tous les six mois. Chaque commission élit en son sein un président (article 36 du code communal) alors que le P/APC a procédé à leur désignation…,» notent-ils. Par ailleurs, ils ont aussi évoqué que «conformément à l’article 107 du code communal, le choix des opérations à réaliser dans le cadre des PCD relève de la compétence de l’assemblée, cependant le P/APC a écarté la majorité des membres de l’APC de toute participation ou initiatives constructives». Les rédacteurs de la déclaration sont revenus ensuite sur la session ordinaire avortée du 9 janvier 2020 qui pour rappel n’a pu se tenir faute de quorum.

«Une deuxième assemblée a été programmée le 19 du même mois avec le même ordre du jour en présence de tous les élus (18 présents et une procuration). Après l’ouverture de la séance, le P/APC a rejeté catégoriquement la procuration établie devant les autorités compétentes de l’APC de Tizi-Ouzou sous prétexte qu’elle est falsifiée», ont-ils expliqué avant d’ajouter que «le 26 du mois de février, le P/APC a reprogrammé une session extraordinaire portant le même ordre du jour que les précédentes. Les neuf élus présents sur 19 ont adopté les 17 points inscrits dont le budget primitif qui devait être adopté chapitre par chapitre».

En plus de cela, ces élus de l’opposition ajoutent qu’ils ne peuvent passer sous silence la gestion chaotique et loin de toute transparence qui laisse la voie ouverte au passe-droit et à un déséquilibre total dans la répartition des différents programmes de développement (PCD, autofinance, FCCL, habitat rural, logements LPL, LSP, LPA et RHP…). «Compte tenu de tout ce qui précède, nous élus de l’opposition au nombre de 10 sur 19 refusons de cautionner toutes les décisions prises unilatéralement par le P/APC et condamnons les transgressions répétitives délibérées des dispositions du code communal dont le seul objectif est d’exclure la majorité des élus de la gestion participative de l’assemblée», ont-ils conclu leur déclaration.

Les explications du maire

Evoquant la procuration rejetée, le maire M. Abdelghani Issolah dira que «tout d’abord, on ne gère pas les affaires publiques avec procuration. Cet élu qui vit à l’étranger n’a assisté à aucune assemblée. Si, vraiment, il a l’intention de participer au développement de sa commune, il doit être présent dans son pays», a-til répondu. Poursuivant ses réponse, le maire niera par la suite catégoriquement «les allégations de l’opposition en ce qui concerne la transgression des dispositions du code communal». «A aucun moment, ces élus ne se sont rapprochés de moi pour participer au bon fonctionnement de l’APC. Concernant la gestion participative, elle est faite avec la participation des associations et des comités de villages dans l’élaboration des programmes, notamment les PCD comme stipulé dans tous les textes régissant ce volet», a-til poursuivi.

Le maire a, par ailleurs, indiqué que l’ordre du jour retenu pour la session extraordinaire du 26 février a été puisé dans sa globalité lors d’une réunion qui s’est tenue de 9 heures du matin jusqu’à treize heures et ce, chapitre après chapitre. «Ces élus ont une volonté délibérée de bloquer l’APC en se rapportant toujours à la gestion antérieure de l’ancien exécutif. Or, notre programme est la continuité du premier. D’ailleurs, j’ai assumé le passif et j’assume l’actif», a-t-il signalé concernant la passation de consignes entre le maire sortant et lui.

«L’actuel exécutif travaille d’arrache-pied pour débloquer tous les programmes bloqués jusque-là, et je souligne aussi, le courage de cet exécutif d’avoir affronté le problème épineux du logement social et du RHP», a-t-il estimé avant de conclure : «Le P/APC n’a jamais fermé les portes aux élus pour participer au développement de la commune, mais refuse des critiques de l’extérieur et de rester ensuite comme spectateurs. Il faut que tout le monde sache que les commissions sont équilibrées et composées de tous les élus toute tendance politique confondue. Personne n’a été empêché d’apporter sa contribution dans l’intérêt des citoyens et de la commune».

Amar Ouramdane

Partager