Quelles priorités pour le gouvernement Djerad ?

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Hier, lors des cérémonies de passation de consignes, l’ensemble des nouveaux ministres ont reconnu devoir faire face à de «grands défis» dans l’accomplissement des missions dont ils viennent de prendre les charges. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, présidera son premier Conseil des ministres avec la nouvelle équipe qu’il a nommée jeudi. L’objectif nodal étant d’arrêter un plan de travail du gouvernement sous la conduite d’Abdelaziz Djerad, avant de le soumettre à adoption lors du second Conseil des ministres, puis le faire adopter par le Parlement.

Un processus somme toute ordinaire durant lequel les nouveaux ministres, dont la majorité manque d’expérience, devront affronter plusieurs chantiers dans un contexte politique et social des plus hostiles. De chacun est attendu, néanmoins, d’apposer son emprunte qui signera la qualité du départ dans l’exercice de ses fonctions, selon son plan d’actions qu’il aura calquée sur la feuille de route du Président bien évidemment. L’ensemble des secteurs sont, pour ainsi dire, à la peine, si ce n’est à la traîne dans bien des projets laissés en rade par l’ancien gouvernement sous Bouteflika.

L’équipe ayant été sous le commandement de Noureddine Bedoui n’avait pas toutes les prérogatives pour assurer une assise à ces projets. C’est donc aux nouveaux venus de s’y mettre. Santé, économie, éducation, communication, emploi et bien-être social, etc. sont autant de chantiers qu’il est impératif d’attaquer dès à présent si Tebboune compte vraiment apporter du nouveau dans ce qu’il a toujours qualifié de «Nouvelle République». C’est que le temps joue dangereusement contre l’équipe de Djerad.

Pour le secteur de la Santé, il est surtout attendu du nouveau chef du département, le Pr Benbouzid, de tracer les contours administratifs et juridiques pour la mise en application de la nouvelle loi sanitaire achevée de préparation depuis deux ans. Ce secteur est également très affecté par le manque de personnels dans les établissements sanitaires que le nouveau ministre devra combler non sans peine, faute de budgets suffisants à l’orée des restrictions financières. Les chantiers des nouveaux hôpitaux des Hauts plateaux et du grand Sud constituent également une priorité non négligeable devant permettre de meilleurs accès aux soins aux habitants du Sud algérien.

Le secteur économique est également bien chargé en termes de priorités à entamer dans les prochains jours, si ce n’est dans les prochaines heures, tant la situation est des plus alarmantes à tous les niveaux. Si le nouveau ministre est l’un des fervents défenseurs de la vente des entités économiques publiques qui n’affichent pas de résultats performants, il ne sera pas aisé pour lui de mettre en œuvre sa pensée théorique alors que le terrain des PME, mais surtout celui des usines de montage automobiles, électroménager et téléphonie, est des plus minés.

L’école algérienne avec toutes ses branches n’est pas en reste des aléas créés ces dernières années et qui s’aggravent davantage. Si les parents d’élèves attendent avec impatience la concrétisation de la promesse électorale de Tebboune inhérente à l’allègement du cartable, les partenaires sociaux, eux, attendent de pied ferme le nouveau ministre pour tester sa capacité à leur faire face. Son premier test s’annonce d’ailleurs prometteur dès la reprise des bancs d’école avec l’annonce d’une grève cyclique dans le primaire. La refonte du programme scolaire, assez chamboulé durant les trois dernières décennies, devrait constituer également la priorité du nouveau gouvernement, suivant les engagements électoraux de Tebboune.

Pour ce qui est de la communication, la priorité ne devrait pas occulter la situation quasi intenable des médias, écrits et audiovisuels. Dans son allocution, M. Belhimer a mis en avant sa volonté de travailler avec l’ensemble des acteurs pour «donner un nouveau souffle au secteur de la communication et trouver des solutions aux problèmes professionnels, matériels et organisationnels à même de lui permettre d’accomplir sa noble mission de diffusion de l’information objective et d’être au diapason des exigences de l’heure et des développements que connaît le pays», selon l’APS.

En sus de ces grands chantiers confiés au staff du nouveau gouvernement, c’est le président de la République qui est le plus attendu sur le volet social devant faire montre, derechef, de sa réelle prédisposition à soulager le citoyen notamment à travers ses deux mesures phares promises pour booster le pouvoir d’achat en éliminant l’IRG des fiches de salaire égales ou inférieures à 30 000 dinars et l’augmentation du SNMG.

M. A. T.

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