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Point du jour : Qui sont les Zouaves ?

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Par S Ait Hamouda

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Les mots ne peuvent être fixés sur leur sens que s’ils sont bien réfléchis. Vient ce vocable, il vaut se qu’il vaut, mais interroge tout de même le commun des mortels sur sa signification dans l’histoire réelle de l’Algérie. Ce mot est advenu dans l’Algérie de 2019 et il prétend, faussement que les Zouaves étaient kabyles. Alors que la Kabylie n’a été occupée qu’en 1857, d’où donc est venue cette acception qui rend les habitants de la Haute Kabylie des traitres à leur pays ? Souvent on trouve cette expression, associée à Harki, ou encore, plus infamant, allié de la France.

Autrement dit, le Kabyle est un Zouave qui s’ignore, et partant, toute la Kabylie est peuplée de vendus, de renégats et de Félons. Nonobstant leurs apports importants et parfois décisifs, au mouvement national depuis l’Etoile Nord Africaine jusqu’au FLN, de 1926 à 1954, de Amar Imache à Abane, Krim Belkacem et de nombreux autres révolutionnaires. Que l’on traite ses compatriotes de tous les noms inconfortables, fâcheux, blessants, méprisants, isolants, pour rien.

Il s’avère que les Zouaves sont «des soldats d’un corps africain ou en partie africain, au service de la France, depuis la conquête d’Alger ; ce corps se recrute exclusivement aujourd’hui de Français» (Définition du dictionnaire). Comment l’on puisse traiter des Algériens de souche de telle façon, comment serait-il possible à un Algérien de tant de bassesse, de tant d’insultes, envers une communauté qui a plus que démontré son patriotisme, femmes, hommes, vieillards, jeunes, qui a servi par fagots des martyrs, des éclopés, pour que l’Algérie survive et se débarrasse de ses occupants.

Sur les réseaux sociaux, on trouve toute sortes d’inepties mais comme celle-là il y en peu. Qu’à cela ne tienne, Zouaves ou pas, l’expression vient du passé lointain. Pourquoi on la (re)convoque, aujourd’hui que l’Algérie est souveraine et indépendante ? Qu’est-ce qui implique cette formulation peu amène, sinon diviser les résidents d’un pays, et qui l’aiment, qui le sacralisent et qui l’adorent, parce que le seul pays qu’ils ont. Autrement dit, le kabyle, le chaoui, le targui, le m’zabi, sont tous Algériens et il n’y a pas de différence entre les uns et les autres.

S. A. H.

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