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JUSTICE - Tribunal de Sidi M’Hamed : Reguieg et Metidji placés en détention

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L’activité judiciaire a été intense avant-hier dans les tribunaux algérois. D’abord, cette mise aux arrêts de l’ancien chef du protocole du l’ex-président de la République, Mokhtar Reguieg, et de l’homme d’affaires originaire de Mostaganem, Hocine Metidji.

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Quant à l’opposant Fodil Boumala, ancien journaliste à l’ENTV, il a comparu en procès devant le tribunal de Dar-El-Baida. Ainsi, l’ancien directeur du protocole de Bouteflika, arrêté samedi dernier par la gendarmerie, a été mis en détention provisoire à la prison d’El Harrach tard dans la nuit d’avant-hier, après son passage devant le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’Hamed. Appelé la «boite noire de Bouteflika», Mokhtar Reguieg est soupçonné dans des affaires de corruption. Limogé le 17 avril 2019 de son poste, suite à la chute de l’ex-Président, Abdelaziz Bouteflika, Reguieg avait été entendu en mai dernier, en tant que témoin, par le tribunal militaire de Blida, dans le cadre de l’affaire du «complot contre l’autorité de l’État et de l’Armée», ayant impliqué le frère de l’ex-Président, Said Bouteflika, les généraux Mohamed Médiene dit Toufik et Athmane Tartag, ainsi que la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune. Par ailleurs, le même tribunal a connu la comparution, avant-hier également, devant le juge d’instruction, de l’homme d’affaires Hocine Metidji, qui a ordonné sa mise en détention provisoire à la prison d’El Harrach, ainsi que son fils, pour soupçons de corruption impliquant sept anciens ministres et hauts responsables.

L’homme d’affaires est également poursuivi pour «trafic d’influence», «transfert illicite de capitaux vers l’étranger» et «financement occulte d’une campagne électorale». L’épouse et la fille de Metidji ont été remises en liberté, tandis que les autres accusés impliqués dans le cadre de cette affaire ont été placés sous contrôle judiciaire. Selon le site économique Maghreb Emergent, sept anciens ministres sont impliqués dans le cadre de l’affaire Metidji. Il s’agit des deux ex-Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, et de l’ancien ministre du Transport Abdelghani Zaâlane, notamment. D’autres noms sont cités dans l’enquête de la gendarmerie, à l’instar du PDG du groupe ETRHB, Ali Haddad, et de l’ex-directeur du protocole de Bouteflika, Mokhtar Reguieg. Par ailleurs, et concernant les dossiers de l’ex-patron du FCE, Ali Haddad, de nouvelles enquêtes conclues par la justice ont révélé des violations techniques et des surfacturations du projet Mostaganem-Arzew-Oran dénommé MAO confié à l’ETRHB. À en croire le quotidien arabophone Echorouk qui rapporte l’information, l’enquête menée par les autorités judiciaires a révélé une nouvelle affaire liée au gonflement des factures et aux infractions des réalisations techniques du mégaprojet de barrage MAO, dirigé par le groupe ETRHB.

Affaire Boumala : verdict le 1er mars et le procès de Tabbou fixé au 4 mars

Concernant le procès de Fodil Boumala, après 16 heures de plaidoiries, le juge du tribunal de Dar-El-Baïda a décidé de renvoyer le verdict au 1er mars prochain. Poursuivi pour «atteinte à l’intégrité du territoire national» et «diffusion de publications touchant l’intérêt national», Boumala, qui croupit dans la prison depuis le 19 septembre dernier, s’est vu requérir un an de prison ferme et une amende de 100 000 dinars par le procureur de la République. Invité à s’exprimer devant le tribunal, Fodil Boumala a été plusieurs fois applaudi par l’assistance dans laquelle figuraient d’autres anciens détenus d’opinion. 46 avocats ont pris sa défense, ce qui a retardé les plaidoiries qui se sont poursuivies jusqu’à 2h. «Je suis triste pour mon pays. Certaines personnes ont colporté des accusations à mon encontre. Je dénonce et je nie ces accusations. Le système de gouvernance n’est pas l’Algérie, et l’Algérie n’est pas le système. Je n’accepte pas la confusion entre le gouvernement et le régime et l’Algérie éternelle est sacrée. Moi, je me suis opposé au régime», a déclaré Boumala devant le tribunal qui lui avait demandé de prononcer son dernier mot avant de se retirer pour délibérer. A noter que le frère de l’autre détenu du mouvement populaire, Karim Tabbou, a annoncé sur sa page facebook que le procès de son frère est fixé pour le 4 mars prochain au tribunal de Sidi M’Hamed.

M. A. T.

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