Révision de la constitution et nouvelle loi électorale

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Amendement de la Constitution, redynamiser la bonne gouvernance, relance économique, révision du programme scolaire, droit au logement…, Abdelmadjid Tebboune monte en selle dès son investiture et affiche sa décision de rompre avec le passé. Point de place à la démagogie pour le nouveau président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a déballé les grandes lignes de sa stratégie devant mener le pays vers une «nouvelle république».

C’est ce qui ressort, jeudi, de son discours prononcé à l’occasion de son investiture au poste du huitième Président de l’Algérie. L’urgence de corriger les lacunes, mais surtout les inégalités à tous les niveaux s’est imposée dans le premier discours officiel du nouveau Président. Cela est d’autant plus marqué par son constat furtivement effleuré, pour s’attarder sur les actions à mener dans «les prochains mois». «La situation que traverse le pays nous interpelle, plus que jamais, à parfaire notre gouvernance pour corriger les points faibles de notre pays», a-t-il déclaré.

Pour se faire, Tebboune suggère de «réunir les conditions nécessaires à la relance de la croissance économique, au développement de notre pays et à la consolidation de sa place dans le concert des Nation». «Dans l’objectif de lever ces défis, nous devons dépasser, le plus vite possible, la situation politique actuelle pour entamer l’examen des questions essentielles pour le pays, à travers l’adoption d’une stratégie globale fondée sur une vision politique claire à même de rétablir la confiance du peuple avec son État et assurer sa mobilisation afin de garantir sa stabilité et son avenir», clame-t-il.

Puis de souligner que cette stratégie «vise à restaurer l’autorité de l’État, à travers la poursuite de la lutte contre la corruption, la politique d’impunité et les pratiques relatives à la distribution anarchique des recettes pétrolières». Mais pour réussir sa stratégie, «aujourd’hui nous devons tous tourner la page des différends, de la discorde et de la division, qui sont (…) des facteurs de destruction et de désintégration», s’est-il appuyé pour réitérer son appel à l’union.

«Nous sommes tous Algériens, et il n’y a pas ceux qui le sont plus que d’autres, si ce n’est par l’effort sincère et loyal au service de notre chère Algérie», a-t-il rappelé affirmant que «nous sommes maintenant dans l’obligation, tous, où que nous soyons et quelles que soient nos obédiences culturelles et politiques (…) et nous n’avons d’autre choix que de mettre la main dans la main pour (…) l’édification d’une nouvelle République forte et crainte, stable et prospère».

Moralisation de la vie politique

Conscient qu’il n’est nullement possible d’entamer le chantier des réformes politiques et institutionnelles sans réformer la Loi fondamentale, Abdelmadjid Tebboune a promis de le faire «durant les mois à venir, voire dans quelques semaines». Cette nouvelle Constitution projetée par le président de la République «réduira les prérogatives du président de la République, prémunira le pays contre toute autocratie, garantira la séparation des Pouvoirs, assurera leur équilibre, confortera la lutte contre la corruption et protègera la liberté de manifester,» plaide-t-il.

Il a affirmé, dans ce contexte, que «le mandat présidentiel ne sera renouvelé qu’une seule fois». La moralisation de la vie politique est tributaire, assure le Président, de «la réhabilitation des instances élues à travers la nouvelle loi électorale qui accordera une plus grande chance aux jeunes, en particulier les universitaires, de se porter candidats».

La légitimité constitutionnelle dont jouit désormais le chef de l’État, lui donne plein droit d’ouvrir les nombreux chantiers impératifs à l’édification de la «Nouvelle République», et à «la satisfaction des profondes aspirations du peuple» exprimées à travers les mouvements de protestations au sein du Hirak, a laissé entendre Tebboune. Dans ce contexte, il a affirmé que l’État sera à l’écoute des «aspirations profondes» du peuple, notamment pour une «nouvelle gouvernance, l’État de droit, la justice sociale et les libertés démocratiques».

M.A.T.

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