Salim Labatcha a été élu, vendredi dernier en fin de journée, nouveau secrétaire général de la centrale syndicale de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA).
L’ancien député du Parti des travailleurs succède ainsi à l’«inamovible» premier responsable du même syndicat, Abdelmadjid Sidi Saïd. En plus d’avoir été un responsable syndical depuis près de trente ans, Salim Labatcha est aussi un ancien militant et cadre du Parti des travailleurs. Il a même été élu député à l’APN sous les couleurs du PT, avant de se soulever contre la gestion de Louisa Hanoune et de claquer la porte de ce parti.
Âgé de cinquante ans, le nouveau patron de la centrale syndicale de l’UGTA a été élu pour un premier mandat de cinq années. Titulaire d’un diplôme universitaire en informatique, son activité syndicale est longue de près de trente ans. En 1990, Salim Labatcha, encore assez jeune, était déjà militant syndicaliste avant d’occuper rapidement de nombreuses responsabilités, toujours syndicales. Un parcours couronné par une nomination au poste de secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l’agroalimentaire (FNTA), en 2011.
C’est donc riche d’une expérience de trente ans dans le domaine syndical que Salim Labatcha prend les rênes d’une UGTA en pleine tourmente. Cela dit, la facilité avec laquelle il semble avoir été élu laisse entendre que le nouveau patron de la centrale syndicale ferait déjà l’unanimité et pourrait avoir les coudées franches pour mener à bien sa mission, contrairement à son prédécesseur, Sidi Saïd, qui a été l’une des cibles d’un mouvement de contestation au sein du syndicat, depuis le déclenchement du Hirak, le 22 février dernier.
C’est d’ailleurs suite à cette pression inédite dans les annales de l’UGTA que Sidi Saïd a fini par céder sa place, pour éviter un affrontement qui aurait eu inéluctablement des conséquences fâcheuses. Il faut rappeler, en outre, que l’élection du nouveau secrétaire général de l’UGTA devait avoir lieu hier. Elle avait été avancée à vendredi soir à l’occasion du 13e congrès extraordinaire qui s’est tenu au Centre international des conférences (CIC) d’Alger.
C’est en présence de 500 délégués syndicaux, représentant les différentes unions de wilaya et les différentes fédérations de tous les secteurs professionnels, que Salim Labatchi a été élu. Notons, en outre, que l’élection du nouveau SG s’est déroulée loin des feux de la rampe, à huit clos. Les journalistes, qui ne semblaient pas être les bienvenus, avaient été «invités» à quitter la salle.
Sans doute, la première mission du nouveau secrétaire général de l’UGTA consistera à redonner confiance et espoir à tous les syndicalistes des quarante-huit wilayas du pays mais aussi aux travailleurs, car la crédibilité de ce syndicat a pris un coup ces dernières années, plus particulièrement depuis le déclenchement du Hirak. Une tâche qui ne s’annone donc pas facile pour le SG fraîchement élu, lequel aura aussi pour mission de redonner à ce syndicat sa véritable vocation, celle de «défenseur des intérêts» des travailleurs. Une tâche que les anciens responsables de la centrale syndicale semblaient avoir complètement oubliée.
A. M.