Six anciens ministres à la barre !

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Quatre dossiers lourds, impliquant d’anciens ministres et les principaux propriétaires des unités de montage automobile, s’ouvrent à partir d’aujourd’hui au tribunal de Sidi M’Hamed. Annoncées mercredi dernier par le ministre de la Justice et Garde des sceaux, Belkacem Zeghmati, les audiences seront ouvertes au public. Les affaires à traiter concernent notamment «l’octroi d’indus avantages à des propriétaires d’usines de montage automobile», a précisé Zeghmati. «Ces dossiers sont très lourds et vous serez étonnés par ce que les magistrats feront», a-t-il dit, soulignant que «le peuple pourra juger de l’accomplissement ou non par ces magistrats de leur travail».

Le ministre a également indiqué que le travail accompli par les magistrats commence «à donner les premiers résultats de ces dossiers sensibles et alarmants traités par la Justice», regrettant «l’absence de la volonté politique auparavant malgré la loi sur la lutte contre la corruption» et affirmant que cette volonté politique «existe aujourd’hui». Dans le box des accusés pourraient être présents les deux anciens Premiers-ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, incarcérés à la prison d’El Harrach, au même titre que quatre trois anciens ministres, à savoir Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda et Abdelghani Zaâlane.

Le quatrième ministre, Abdeslam Bouchouareb, cité à comparaître dans ces dossiers, est actuellement en fuite. Dans le box des accusés devraient comparaître également Ali Haddad (ETRHB), Hassen Larbaoui (Kia Motors), Ahmed Mazouz (Groupe Mazouz), Mohamed Baïri (Groupe Ival) et Mahieddine Tahkout (Cima Motors). Les ministres présumés impliqués dans ces dossiers devront répondre aux accusations d’«abus de fonction délibéré à l’effet d’octroi d’indus avantages à autrui en violation des dispositions légales et réglementaires», «passation de contrats en violation des dispositions réglementaires en vue d’accorder d’indus privilèges à autrui» et «dilapidation de deniers publics».

Quant aux hommes d’affaires, ils feront face aux accusations liées au «blanchiment d’argent», «transfert de biens obtenus par des faits de corruption à l’effet d’en dissimiler la source illicite dans le cadre d’un groupe criminel», «dilapidation et utilisation de fonds de banques», «incitation d’agents publics à exploiter leur influence effective et supposée dans le but de bénéficier du pouvoir et de l’influence des agents de l’État, des collectivités locales, des entreprises et institutions publiques de droit public (…), etc.». Autant dire que les patrons de ces entreprises, incarcérés à El Harrach, sont lourdement chargés en accusation.

Ce qui prélude d’ailleurs à un procès long, complexe et haletant, notamment pour la défense. Les enquêtes menées sur les présumées affaires de corruption, détournement et transfert d’argent semblent avoir été terminées, à en croire nos confrères d’El Khabar, ayant rapporté l’information hier. Selon ce quotidien, les autorités judiciaires sont en possession des chiffres des sommes d’argents détenues par les personnes poursuivies par la justice dans des comptes étrangers. L’article du journal met, néanmoins, en avant les difficultés auxquelles seront confrontées les instances judiciaires du pays dans les procédures de gel des comptes et dans le rapatriement éventuel de ces sommes d’argents.

M. A. T.

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