Tifra : c’est le pourrissement !

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La mairie de Tifra, dans la daïra de Sidi-Aïch, est bloquée depuis presque deux mois par des habitants de la localité.

Jusque-là et après près de deux mois de paralysie, toutes les médiations tentées par-ci, par là, dont celle de M’henni Haddadou, le P/APW de Béjaïa, qui s’était entretenu le mois dernier avec les contestataires, n’ont pas pu désamorcer la «crise» qui secoue la commune. Pis, au début de la semaine, le deuxième accès de l’APC a été muré et l’antenne administrative d’Ikedjane, qui assurait le service minimum jusqu’ici, a été fermée à son tour.

Ainsi donc, à la veille de la rentée sociale, les administrés des 23 villages que compte Tifra devront se rabattre sur les services municipaux d’autres APC, s’ils veulent se faire délivrer des documents administratifs. Néanmoins, la bonne nouvelle vient des sages des 23 villages qui ont appelé, avant-hier, à la raison et à la réouverture des établissements publics bloqués. Pour rappel, les protestataires revendiquent la prise en charge de différents problèmes quotidiens «qui datent de 2017».

De son côté, P/APC, M. Mekssem, se dit «prêt pour le dialogue», tandis que les élus de l’opposition, en l’occurrence Yazid Toutou, Ameziane Kaci, Amokrane Bounehar, Samir Aïssa et Ghani Touat, ont rendu publique une déclaration au vitriol, récemment. Dans cette missive, dont nous détenons une copie, les rédacteurs confirment d’abord que «l’antenne administrative d’Ikedjane, qui assurait le service minimum, vient d’être fermée à son tour pour des raisons que nous ignorons». «D’après les informations recueillies, poursuit-on, cette fermeture inopportune serait marquée par l’absence de justificatifs de la part du syndicat ou de quelque autre partie.

La question : qui est à l’origine de cette décision ? C’est pourquoi donc, nous, les élus de l’opposition, revenons pour condamner cet acte véhiculant desseins inavoués à l’effet d’alimenter le désarroi dans lequel se débat déjà notre commune depuis belle lurette. De ce fait, nous considérons responsables tous ceux qui jouent la carte du désordre. Malgré le pourrissement qui ne cesse de s’étendre, aucune initiative sérieuse n’est prise à ce jour par les exécutifs. Une autre question se pose : où sont-ils passés pendant que la commune grondait ?

Pour parer à tout éventuel dérapage, nous lançons un appel à toutes les citoyennes et à tous les citoyens de bon escient, soucieux du devenir de leur commune, d’être vigilants devant la manipulation et la diversion. Nous devons œuvrer pour une commune unie et sereine car c’est la seule voie qui nous permettrait de surmonter tous ces obstacles. Enfin, nous saluons toute la population de la commune de Tifra qui a su déjouer toutes les manœuvres de déstabilisation orchestrées jusque-là en utilisant la politique de diviser pour régner en vue de régner pour diviser davantage. Nous sommes tenus par notre éthique, notre éducation et notre sens élevé de responsabilité à servir les intérêts de tous les citoyens dans un cadre de respect, de convivialité et de progrès.

Réussir dans l’exercice d’un mandat électif est être à l’écoute de ses citoyens et de leurs préoccupations, c’est de cette façon seulement que tous les problèmes des citoyens pourraient connaître leurs solutions concrètes et effectives». Pour rappel, le maire Rabah Mekcem avait déposé, au début du conflit, une plainte contre un groupe de manifestants ayant fermé le siège de l’APC, pour «intimidations, menaces, outrage et agressions à l’encontre de la personne du premier magistrat de la commune». Une action qui a enlisé ce bras de fer entre le P/APC et ces villageois qui protestaient contre la gestion du maire, jugée «catastrophique».

Achour H.

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